RED HOT SHAME – My satellite
Le groupe Red Hot Shame nous permet de faire connaissance avec son concepteur, Xeff Scolari. Le bonhomme est originaire d’Eureka en Californie du Nord et s’agite dans la musique depuis la fin des années 80. Il monte des tas de groupes, comme Colorblind, Acoustic Gypsies, Sugardaddy et Chowerhead. En 2020, durant la pandémie, il crée un micro ouvert virtuel appelé Shelter n’ Play, où des musiciens peuvent se brancher et enregistrer des sets de 15 minutes. Cela a fait du bien aux musiciens confinés qui peuvent s’exprimer, et ça a surtout permis à Xeff Scolari de rencontrer le bassiste Spencer Kennedy et le guitariste Ryan Wilson, qui l’accompagneront sur ʺMy satelliteʺ, troisième album de Red Hot Shame.
Ce groupe est formé en 2017 et a connu des line-ups changeants, Xeff Scolari pouvant néanmoins toujours compter sur son chanteur Steven Pitsenbarger. Celui-ci faisait partie des groupes RhythmChaos et Machine Shop et il fait de la musique avec Scolari depuis des temps immémoriaux. Aujourd’hui, les deux hommes collaborent dans Red Hot Shame mais aussi dans Vanity Project. Comme Steven Pitsenbarger est le seul membre de Red Hot Shame à habiter en dehors de la Californie, le travail de composition se fait par l’envoi de fichiers électroniques.
Outre Pitsenbarger et Scolari, Red Hot Shame accueille donc Ryan Wilson, un guitariste dont le jeu de pédales d’effets est appelé le vaisseau spatial, tant le type est capable d’obtenir des effets cosmiques de son instrument. Wilson joue également avec Spencer Kennedy dans un combo appelé Stable Vices. Quant au batteur Rick Fugate, il partage son temps entre jouer du punk avec un accordéon dans les rues et la batterie pour le compte de Red Hot Shame. N’oublions pas le claviériste James Terris, qui est aussi un vieux camarade de Xeff Scolari et qui s’amuse parallèlement en tournée avec Super Diamond, un groupe de reprises de Neil Diamond, il fallait y penser.
Red Hot Shame en est ici à son troisième album, après ʺCuriosityʺ (2017) et ʺSounds likeʺ (2021), des disques qui mettaient déjà en valeur le rock américain versatile du groupe, entre West Coast, psychédélisme et surtout space rock et post-grunge. Si le deuxième album était résolument orienté vers le folk rock et la west coast, ʺMy satelliteʺ rajoute de la variété dans les propos. Pour donner plus d’ampleur aux sonorités spatiales du disque, de nombreux instruments ont été ajoutés, comme des cuivres, du Mellotron et même de l’accordéon. Le thème ici est lié aux voyages dans l’espace, puisque le disque se divise en trois chapitres et un épilogue qui racontent le décollage (ʺLiftoffʺ), puis la promenade dans l’infiniment grand, avec ʺMy satelliteʺ, ʺThe only starʺ, ʺMy shuttleʺ, ʺStrandedʺ, ʺEjectʺ, ʺCome on rocketʺ et ʺLittle Moonʺ. Ces morceaux sont très attachants et très bien composés, oscillant entre heavy rock (ʺLiftoffʺ), ballade rock (ʺThe only starʺ), psychédélisme lunaire (ʺSolitudeʺ), grunge vieille manière (ʺStrandedʺ, un peu genre Stone Temple Pilots) ou rêverie folk rock (ʺCome on, rocketʺ, ʺLittle Moonʺ). Une tentative de comparaison aboutirait à un improbable croisement entre Enuff Z’Nuff (pour le chant) et The Band, pour faire dans la simplification tordue.
Toujours est-il que ce ʺMy satelliteʺ est une belle invitation à un voyage au long cours au pays des étoiles, un moment idéal pour oublier les soucis quotidiens.
Le groupe :
Xeff Scolari (chant, guitare)
Steven Pitsenbarger (chant et percussions)
Ryan Wilson (guitare)
Spencer Kennedy (basse)
Rick Fugate (batterie)
James Terris (claviers)
L’album :
ʺLiftoffʺ (01:39)
ʺX.exeʺ (03:15)
ʺMy Satelliteʺ (04:20)
ʺThe Only Starʺ (04:20)
ʺSolitudeʺ (02:19)
ʺMy Shuttleʺ (05:04)
ʺStrandedʺ (03:34)
ʺSynchronizingʺ (03:40)
ʺEjectʺ (03:33)
ʺCome On, Rocketʺ (03:22)
ʺLittle Moonʺ (03:44)
https://redhotshame.bandcamp.com/album/my-satellite
https://www.facebook.com/redhotshame/
Pays: US
Shameful Records
Sortie: 2022/04/15