RAGE OF LIGHT – Imploder
Une vie est faite de rencontres. Et il est des rencontres qui vous marquent plus que d’autres. Alors que je me trouvais il y a quelques années en Suisse à un concert de Kamelot, à la fin du morceau «Forever» Tommy Karevik tend, comme chaque soir, le micro à une personne du premier rang pour chanter les quelques notes du morceau. Ce soir-là, c’est une jeune fille au teint hâlé qui s’en empare pour pousser la note et épater toute la salle, le brave Tommy en premier. C’est ce soir là que j’ai donc fait la connaissance de la talentueuse et ravissante Mélissa Bonny, ignorant encore à l’époque que nos chemins allaient se croiser par la suite à de multiples reprises. C’est en effet à elle que le groupe Serenity fait appel comme chanteuse invitée depuis le Rock On! Fest de Gossau (août 2017). C’est elle aussi qui est la chanteuse de la formation helvétique de folk métal symphonique Evenmore. Et quelle ne fut pas ma surprise de la retrouver sur YouTube au sein du groupe Rage of Light avec notamment cette reprise étonnante du «Twilight Of The Thunder God» d’Amon Amarth.
Preuve qu’il ne s’agit pas d’un projet éphémère comme on en voit fleurir des tonnes sur la toile, je reçois tout récemment dans mes promos du label Napalm Records (excusez du peu!) le tout premier album de ce groupe. Outre Melissa Bonny (voix claire et voix extrême), Rage Of Light se compose aussi de Jonathan Pellet (voix, claviers et programmation) et Noé Schüpbach (guitare et basse).
L’univers musical du trio se situe aux confins du métal et de la Trance, de la mélodie et d’un déferlement de violence. Des tapis claviers assurent le canevas dans lequel viennent se placer des riffs acérés et des arpèges de dingue. Mais la grande surprise tient aussi et surtout la l’incroyable capacité de Mélissa de passer de la voix claire à la voix extrême dans la même phrase. La voix claire est véritablement enchanteresse, en violent contraste avec la voix extrême qui fait déferler sur nos tympans toute la rage de celle que l’on surnomme aussi la Reine des Damnés pour sa participation à Warkings… On comprend donc d’où vient le nom du groupe Rage Of Light.
Le premier opus «Imploder» procure un réel plaisir à celui ou celle qui l’écoute. Les mélodies sont très agréables et l’ensemble est un mix de death métal mélodique, de growls et d’hyperblasts avec un enrobage électronique et des mélodies envoûtantes. On peut percevoir un vague lien de parenté avec des groupes comme Arch Enemy, mais le trio suisse a déjà sa griffe bien à lui, faite d’un mélange assez inattendu, comme vous pouvez vous en rendre compte en visionnant «I Can, I Will»:
Pour ceux qui souhaitent en savoir un peu plus ou juste pour le plaisir, voici la vidéo officielle de «Fallen»
De mémoire de chroniqueur, je ne me rappelle pas d’avoir senti souffler un vent aussi frais de créativité et de talent depuis la sortie du premier album d’Aeverium. Un mélange particulièrement au point, un album haut de gamme, véritable haute cuisine pour gastronomes métalleux avides de musique 4 étoiles.On dit souvent que la perfection n’est pas de ce monde, mais ici, on s’en rapproche quand même méchamment !
À découvrir avec gourmandise sur CD ou encore mieux sur scène au Kraken Metal Rock Fest 6 qui se tiendra le 4 mai au Zik-Zak.
Et comme si cela ne suffisait pas encore, Mélissa Bonny reviendra bientôt dans l’actualité avec son projet Ad Infinitum dans un genre radicalement différent. Mais ça, c’est une autre histoire…
Liste des morceaux :
- ‘Light’
- ‘Enrage’
- ‘Fallen’
- ‘I Can, I Will’
- ‘Away With You’
- ‘In The Shadow’
- ‘Battlefront’
- ‘Imploder’
- ‘Mechanicals’
- ‘Nothingness’
- ‘Twilight Of The Thunder God’
Pays: CH
Napalm Records
Sortie: 2019/03/29