PUNGENT STENCH – Masters of moral – Servants of sin (2001)
La maison Dissonance Productions qui nous dégotte des perles du passé métallique est allée se promener récemment du côté de l’Autriche, d’où elle nous est revenue avec ce groupe Pungent Stench. C’est du lourd, Pungent Stench, au propre comme au figuré. Musicalement, d’abord, puisque ces braves garçons nous débitent un death metal rugueux et sans concession. Et puis au niveau de l’histoire du groupe, qui s’est enfoncé dans de multiples disputes juridiques qui ont eu raison de lui.
Tout commence en 1987, avec la séparation du groupe Carnage, qui donne l’occasion à deux de ses membres fondateurs de former Pungent Stench, un nom tout en finesse qui signifie odeur piquante, on ne s’attardera pas sur la signification profonde. Le groupe évolue en trio autour de Rector Stench (batterie, alias Alexander Wank), El Cochino (guitare, alias Martin Schirenc) et Pitbull Jack (basse, alias Jacek Perkowski). Le crédo du groupe donne résolument dans un death metal crasseux et caverneux, faisant de Pungent Stench une sorte de Venom autrichien. Sous ce line-up, Pungent Stench terrorise l’Occident chrétien avec les album ʺFor God your soul… For me your fleshʺ (1990), ʺBeen caught butteringʺ (1991) et ʺClub Mondo bizarre for members onlyʺ (1994), alternés avec les EPs ʺExtreme difformityʺ (1989), ʺ屍臭ʺ (1991) et ʺDirty rhymes and psychotronic beatsʺ (1993).
Le groupe se sépare en 1995 mais se reforme en 2001, toujours autour de Rector Stench et El Cochino, qui ont remplacé Pitbull Jack par le Reverend Mausna (alias Mario Klausner). Ce trio enregistre alors l’album ʺMasters of moral – Servants of sinʺ (2001), qui nous intéresse ici. Si on a écouté les précédents albums, on découvre sans surprise le style de Pungent Stench, à savoir un death bien ténébreux et teigneux, servi par une voix d’ours sortant ivre d’un bar pour bûcherons psychopathes et qui a envie de tout péter. Des morceaux comme ʺDiary of a nurseʺ, ʺRex Paedophilusʺ, ʺSuffer the little children to come unto meʺ, ʺViva il Vaticanoʺ ou ʺMortuary love affairʺ en disent long sur les préoccupations philosophiques de ces Autrichiens de guerre. Dans la discographie de Pungent Stench, on peut considérer cet album comme son classique.
Puis les choses tournent au vinaigre avec une nouvelle séparation en 2006, après la sortie de l’album ʺAmpeautyʺ (2004, où c’était un certain Fabio Testi qui tenait la basse). Quelques années plus tard, Martin Schirenc se met en tête de reformer Pungent Stench sans son camarade Alexander Wank, avec le nom de The Church Of Pungent Stench pour éviter d’éventuelles problèmes juridiques. Ceci n’empêche pas son ex-collègue Alexander Wank de lui tomber dessus comme les Panzer sur la Meuse à grands renforts d’avocats et de citations à comparaître. Pour Wank, il n’a jamais fait aucun doute que Pungent Stench était sa chose exclusive.
Depuis, rien n’est sûr concernant une potentielle survie du groupe, qui n’est pas officiellement séparé mais qui ne fait plus rien de concret. Un album posthume intitulé ʺSmut kingdomʺ est sorti en 2018, en guise d’extraction des fonds de tiroir d’un disque planifié au temps du premier line-up mais jamais sorti à l’époque.
Quoiqu’il en soit, nous avons ici l’occasion de découvrir ou redécouvrir ce groupe à travers un de ses albums les plus emblématiques. Les amateurs de décadence métallique faisant à la fois appel à Venom, Celtic Frost et Slayer trouveront ici un terrain de jeu intéressant.
Pays: AT
Dissonance Productions
Sortie: 2019/01/04