PAGANIZER – Beyond the macabre
Coucou, le revoilou ! L’indéboulonnable, l’indécapsulable, l’imputrescible Rogga Johansson a à nouveau ouvert les portes des enfers, et plus particulièrement la sixième porte qui se trouve à la sortie nord de Stockholm, afin de faire prendre l’air à son démon préféré, son groupe Paganizer, qui nous gratifie ici de son douzième album ʺBeyond the macabreʺ, sans compter la huitaine d’EPs qui gravitent autour de cet ensemble conséquent.
Nous avions déjà été confrontés au précédent album ʺThe tower of the morbidʺ (2019), où nous vous expliquions les détails des méfaits commis par Paganizer depuis 1998, lorsqu’il fut créé par un jeune Rogga Johansson alors âgé de 22 ans. Nous ne reviendrons pas non plus sur les détails des activités menées par ce bon Rogga car le type a l’habitude de monter environ un nouveau groupe par semaine pour illustrer son insatiable imagination musicale, toujours tournée bien entendu vers les franges les plus extrêmes et les plus brutales du heavy metal.
On fera juste un petit point sur le bilan 2022 de Rogga Johansson en termes de nouvelle discographie, l’homme étant connu pour empiler les disques de tous ses projets à une vitesse faramineuse. Nous avons donc un album ʺBones of the aggressorsʺ paru pour le compte du groupe Battle Axis, nouveau projet heavy/power metal monté par Rogga en 2021. Vient ensuite l’album ʺOpen wide the adamantine gatesʺ, paru en juin 2022 de la part du groupe death Echelon, encore un groupe de Rogga né en 2015. Toujours en juin 2022 est sorti l’album ʺStellarumʺ de Furnace, combo death fondé en 2019 avec Peter Svensson, qui joue aussi dans Battle Axis. Toujours avec Peter Svensson et son projet heavy metal Gauntlet Rules, Rogga Johansson sort l’album ʺThe plague courtʺ, en mars 2022. Il y a ensuite un EP ʺMythosʺ du vieux groupe death floridien Massacre, auquel Rogga participe depuis 2020 (sorti en juillet). Et enfin, on a le premier album ʺForeverwarʺ de War Magic, un nouveau projet death metal monté en 2021 avec l’ami Peter Svensson, paru en janvier 2022. Donc, si je compte bien sur mes petits doigts boudinés, nous avons sept albums en tout pour l’année 2022, y compris ce disque de Paganizer. Souvenons-nous qu’il reste encore quatre mois avant la fin de l’année, ce qui laisse à Rogga Johansson le temps de sortir encore au moins trois albums sur d’autres projets, on ne sait jamais. Cependant, à côté des 17 albums réalisés par Rogga Johansson en 2021, nous dirons que notre héros du jour a quand même enregistré une baisse de régime. Eh bien alors, Roggy, on a un petit coup de mou ? Une cure de vitamine C et de curcuma et tout ira mieux, ne t’en fais pas.
Quoiqu’il en soit, notre homme Rogga ne semble pas connaître la fatigue sur ce nouvel album ʺBeyond the macabreʺ, qui envoie un death metal old school taillé directement dans le granit des montagnes de la mort du pays des trolls maudits. Parce que côté décibel et rudesse du riff, je peux vous dire que ça envoie du gros qui tâche. Côté équipage, ce sont toujours les mêmes sbires qui servent les desseins malsains de Rogga Johansson, avec Matthias Flebig (batterie), Martin Klasén (basse) et Kjetil Lynghaug (guitare), qui opéraient déjà sur les deux précédents albums ʺLand of weeping soulsʺ (2017) et ʺThe tower of the morbidʺ (2019), qui furent aussi les premiers à paraître chez Transcending Obscurity.
L’enchaînement des morceaux se déroule donc dans la grâce la plus totale. Les portes sont fracassées à coups d’épaule de gorille sur le morceau introductif ʺDown the path of decayʺ, puis mes masses d’armes volent bas avec ʺLeft behind to rotʺ. On invoque les dieux des profondeurs sur ʺMeatpackerʺ avant de couler tout le monde sous la chape de béton armé du terrifiant ʺSleepwalkerʺ. Ensuite, finesse parnassienne et conversations de salon sont de rigueur avec les infernaux ʺSuccumb to the succubusʺ, ʺRaving rhymes of rotʺ ou ʺBeyond the macabreʺ, au choix. Ce dernier est un rien plus mélodique que les autres titres, toutes proportions gardées, bien entendu. On remarque que le batteur ne se foule pas trop, imprimant toujours le même rythme binaire semi rapide à tous les morceaux, en mode syndical. Les survivants sont finis à coup de ʺUnpeaceful endʺ, le plus long morceau de l’album qui voit aussi intervenir comme invité le mythique Karl Willetts, vocaliste vétéran de Bolt Thrower.
En somme, Paganizer nous livre son cru 2022 selon les mêmes modalités que pour les albums précédents, avec un death metal à l’ancienne divertissant et idéal pour se bloquer à nouveau les cervicales. Pas forcément de l’originalité folle mais un bon moment de plaisir entre grizzlys bourrés à la bière forte.
Le groupe :
Rogga Johansson (chant et guitare)
Matthias Flebig (batterie)
Martin Klasén (basse)
Kjetil Lynghaug (guitare)
L’album :
ʺDown the Path of Decayʺ (3:14)
ʺLeft Behind to Rotʺ (3:17)
ʺMeatpackerʺ (2:57)
ʺSleepwalkerʺ (3:15)
ʺSuccumb to the Succubusʺ (3:24)
ʺRaving Rhymes of Rotʺ (5:10)
ʺBeyond the Macabreʺ (4:29)
ʺMenschenfresserʺ (2:48)
ʺYou Are What You Devourʺ (4:42)
ʺUnpeaceful Endʺ (6:05)
https://paganizer.bandcamp.com/album/the-tower-of-the-morbid-death-metal
https://www.facebook.com/paganizersweden
Pays: SE
Transcending Obscurity
Sortie: 2022/06/24