PAETH (Sascha)’S MASTER OF CEREMONY – Signs of wings

S’il faut définir en quelques mots qui est Sascha Paeth, on pourrait dire que c’est le digne successeur de Dieter Dierks, le grand producteur allemand qui contribua, dans les années 70 et 80, à forger le Krautrock et le heavy metal d’outre-Rhin. Depuis que le grand Dieter a pris une retraite méritée, Sascha Paeth est le nouveau producteur en vue du rock lourd allemand. L’homme a accouché de dizaines de rondelles dans ses Gates Studios de Wolfsburg, la ville où il fit aussi ses débuts de musicien chez Heavens Gate. Encore un peu d’histoire : Heavens Gate était un des groupes pionniers du power metal allemand, avec Helloween, Gamma Ray, Grave Digger, Running Wild ou Rage. Toute une époque…

Puis, après dix-sept ans d’existence et six albums, Heavens Gate jette l’époque à l’orée des années 2000. Sascha Paeth se reconvertit dans la production et il développe un business florissant, à qui on/ doit des albums d’Avantasia, Edguy, Angra, Shaaman, Rhapsody of Fire, Kamelot, After Forever ou Epica, entre autres. Du beau linge, on le voit.

Sacha Paeth pouvait donc rester tranquillement derrière sa console à regarder tomber le pognon mais la tentation de rempiler dans un groupe n’a pas tardé à se manifester, personnifiée par des approches du label italien Frontiers qui propose à Paeth de monter un groupe exprès pour sortir un disque chez lui. Après plusieurs années de tractations dignes de la négociation d’un accord de libre-échange avec la Chine, Sascha Paeth écrase la plume de son stylo en bas de la page d’un contrat avec Frontiers : le Sascha Paeth’s Master Of Ceremony est né.

Mais il faut trouver des compagnons de route sur ce projet, et Sascha Paeth sort de son chapeau des musiciens d’Avantasia (Felix Bohnke, batterie ; André Neygenfind, basse), la chanteuse de Seven Spires, Adrienne Cowan, ainsi que Corvin Bahn aux claviers, Paeth se chargeant de la guitare et de l’écriture des morceaux.

Le résultat est ce ʺSigns of wingsʺ, qui met en lice un power metal volontiers mélodique (ʺWhere would it beʺ, ʺWide awakeʺ, ʺDie just a littleʺ), ne reniant pas une certaine agressivité (ʺThe time has comeʺ, ʺSickʺ) et accueillant parfois des climats plus symphoniques (ʺThe pathʺ), où la puissance des guitares se taille une belle part, où les rythmiques ne manquent pas de souffle et où le chant féminin n’hésite pas à chatouiller les aigus. On retrouve l’esprit de Gamma Ray, Helloween, Nightwish, Within Temptation, Blind Guardian ou autres Epica et Edguy. La production est impeccablement ficelée et, qui l’eut cru, elle est signée Sascha Paeth.

On pourra donc retenir que Sascha Paeth effectue ici un retour réussi à la vie de groupe, à la composition de chansons solides et qu’il n’a rien perdu de sa dextérité sur un manche. Il serait bon que ce projet ne soit pas un unique baroud d’honneur et qu’il ait une petite progéniture discographique à l’avenir.

Le groupe :

Sascha Paeth: guitare
Adrienne Cowan: chant
André Neygenfind: basse
Felix Bohnke: batterie
Corvin Bahn: claviers

L’album :

« The Time Has Come »
« Die Just A Little »
« Radar »
« Where Would It Be »
« My Anarchy »
« Wide Awake »
« The Path »
« Sick »
« Weight Of The World »
« Bound In Vertigo »
« Signs Of Wings »

https://www.facebook.com/saschapaeth.official/

Pays: DE
Frontiers Music
Sortie: 2019/09/13