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ORTHANC – Carnival

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L’histoire que l’on va narrer ici est un exemple d’endurance et de foi en la musique. C’est celle d’Orthanc, un groupe flamand de la côte, formé au début des années 1990 à De Haan et qui sort cette année son premier album. Le temps entre la formation du groupe et son premier album se chiffre effectivement à près d’une trentaine d’années. Il est donc incontestablement question ici d’endurance.

Au début de l’histoire, on trouve les frères Geert et Marnick Serreyn (batterie et guitare) qui montent un quatuor avec Matthias Vanden Berghe (basse) et Ortwin Lietaert (chant) pour se forger un répertoire lourdement inspiré des monstres du métal de l’époque, Iron Maiden, Metallica, Tygers Of Pan Tang, Accept, Ozzy Osbourne. À la mi-1993, un second guitariste est intégré dans le combo, en la personne de Chris Borny (ex-Erode To Greed). Orthanc sort ainsi une première démo ʺThe bookʺ en 1994, qui lui attire les sympathies de la presse fanzine de l’époque. Les spécialistes y voient un groupe prometteur de la vague power metal inspirée par Pantera, Machine Head et les groupes belges Channel Zero et Deviate.

C’est d’ailleurs un producteur ayant déjà travaillé avec Channel Zero et Deviate, André Gielen, qui travaille sur la deuxième démo du groupe, disponible en 1995. S’ouvre alors pour Orthanc un âge d’or qui le voit ouvrir sur scène pour des combos comme Ancient Rites, Crumb, Congress, Deviate. Il démarre un important festival de Noël au Biebob, radiodiffusé par Radio Brussel et passe beaucoup de temps au célèbre Vooruit de Gand en première partie de Channel Zero. On voit aussi Orthanc ouvrir pour Annihilator lors du concert belge de sa tournée européenne. Et, cerise sur le gâteau, Orthanc remporte en 1995 la première place de la première Metal Fun Race, un concours organisé par Studio Brussel.

Et puis, en 1997, le groupe se sépare… Tout ça pour ça, et même pas un premier album au compteur. Les épouses et le fisc ont eu le dernier mot et les hommes d’Orthanc se rangent bien gentiment dans une petite vie d’honnêtes pères de famille ou d’employés modèles à l’usine de pinceaux du coin. Cependant, le démon de la musique occupe toujours la plupart des membres, qui se dépensent dans d’autres groupes comme The Colony, Rafflesia, Healer, Patriarch ou Mörehead.

Il faut attendre 17 longues années pour que le cadavre d’Orthanc soit exhumé et réanimé à l’occasion d’un concert de reformation en octobre 2014, où les vétérans d’Orthanc s’aperçoivent que les authentiques fans de power metal des années 90 ne les ont pas oubliés. Et de fil en aiguille, de concerts en concerts, les hommes d’Orthanc reprennent confiance en eux, sortent les vieilles partitions du tiroir et dépoussièrent plusieurs chansons écrites à l’époque pour les mettre enfin sur un premier album.

Et voici donc ce premier opus ʺCarnivalʺ qui assemble une collection de huit chansons semblant provenir directement du beau milieu des années 90. Neuves ou moins neuves, ces chansons fleurent bon le Pantera, le Metallica des Nineties et sont mêmes décorées d’une petite touche hardcore qui donne immédiatement un charme musclé à l’ensemble. Avec une production touffue mettant en avant des guitares compressées qui hachent du riff court et nerveux, cet album met aussi en valeur un chant velu qui n’est pas sans rappeler celui de James Hetfield. Orthanc matraque du lourd au cours de ces petits exercices de bastonnade métallique que sont ʺLiarʺ, ʺCarnivalʺ, ʺDark religionʺ, l’agressif ʺKnock ‘em downʺ (à l’esprit assez Rage Against The Machine sans en avoir tout à fait l’aspect), ʺUselessʺ ou un ʺThe prophetʺ final qui nous sort un peu de grégorien en intro avant de fracasser les bénitiers sous des tonnes de riffs pêchus.

L’ensemble a un petit côté un peu daté, très Nineties, qui se comprend quand on sait que les morceaux qui le composent ont été écrits à ce moment-là. Mais les amateurs du genre trouveront ici de quoi se décrasser les oreilles et entretenir leur colère.

Le groupe :

Geert Serreyn (batterie)
Marnick Serreyn (guitare)
Matthias Vanden Berghe (basse)
Ortwin Lietaert (chant)

L’album :

ʺLiarʺ (3:52)
ʺCarnivalʺ (4:46)
ʺ(O.D) Victim of Chemical Substanceʺ (6:54)
ʺDark Religionʺ (5:38)
ʺKnock ‘Em Downʺ (5:24)
ʺUselessʺ (5:57)
ʺ(Do Unto) Othersʺ (6:01)
ʺThe Prophetʺ (2:15)

https://www.facebook.com/orthancbelgium/

Pays: BE
Autoproduction
Sortie: 2019/10/09

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