CD/DVDChroniques

ORION, Abel – Late night music (EP)

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Johan Demessine devient Abel Orion quand il abandonne son groupe Banquise, fondé en 2012 dans la région bordelaise. Désormais compositeur solo, Abel Orion part à la recherche d’un son neuf dans l’univers d’une pop contemporaine qu’il veut introspective et réfléchie, ce qui n’empêche pas non plus la défense d’une certaine spontanéité dansante. Ce qui fait avancer Abel Orion, c’est sa passion pour les arts, peinture, cinéma et danse, qui lui inspirent le mouvement des rythmes et la couleur des sons.

Plongé dans la musique dès sa plus tendre enfance, Abel Orion a eu l’occasion d’absorber des mélodies à la tonne et à se forger une vision musicale solide, inspirée d’artistes pop comme Little Dragon, Tame Impala, Kweku Collins, Shuggie Otis, Jarvis Cocker, Mac Demarco, Connan Mockasin, Erlend Oye, Air, Papooz, Soft Hair, João Gilberto, Blood Orange ou Michel Berger. Ce premier EP révèle un Abel Orion brillant dans la restitution des sonorités assimilées dans le passé à partir de ces artistes. Car il ne fait pas que reproduire des influences, il crée aussi son propre son, ample rêveur, obtenu entièrement en solo. En effet Abel Orion joue ici de tous les instruments, comme le représente bien la pochette de l’EP, et il s’occupe également de l’enregistrement et de la production dans son salon transformé en studio de fortune. Et ce qu’on entend comme résultat est tout simplement bluffant.

Abel Orion pratique l’anglais mais aussi le français, ce qui nous permet des plongées dans la pop française, où l’on retrouve des sonorités à la Polnareff, Patrick Juvet, Alain Chamfort, Philippe Katerine, Air. On est ici dans la dentelle, la grâce et la pertinence. Abel Orion nous fait danser, nous fait rêver au cours de ces six morceaux tout en douceur, en groove satiné et en sensualité raffinée. Les arrangements sont calibrés aux petits oignons, la pop se veut poétique et les mélodies sont soyeuses. On remarque particulièrement le texte psychanalytique de ʺMatadorʺ et la ballade ʺHome againʺ qui fait tout fondre avec sa touche seventies au kitsch ingénieusement calculé.

Abel Orion pourrait prétendre redonner un petit coup de fouet et surtout un regain d’inspiration à une scène pop française qui est en ce moment à la recherche d’un second souffle. Il n’y a pas que Michel Sardou dans la vie, place à la jeunesse!

L’album :

ʺMad About Meʺ (2:28)
ʺLegendʺ (2:50)
ʺDo Itʺ (3:26)
ʺSo Many Amazing Girlsʺ (2:55)
ʺMatadorʺ (3:03)
ʺHome Againʺ (4’07)

https://www.facebook.com/abelorionmusique/

Pays: FR
Alter K
Sortie: 2019/11/22

Laisser un commentaire

Music In Belgium