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ORION 2.0 – Virtual Human

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[Total: 6 Moyenne: 5]

Retour de la formation française de rock-progressif (chanté souvent en français) Orion avec un cinquième album, un groupe qui nous avait déjà enchanté à deux reprises lors des précédentes sorties discographiques faisant d’ailleurs l’objet de plusieurs chroniques sur notre site. Ce fût le cas respectivement pour ”La Face Visible” en 2015 et pour ”Le Survivant” en 2017, deux albums démontrant la force d’un groupe renaissant de ses cendres, offrant à ses fans de toujours et à nos membres deux opus associant un rock-progressif attrayant et des textes souvent engages chantés dans la langue de Molière mais aussi ici en anglais. Une fois encore tous les membres sont actifs à l’élaboration des compositions et côté textes, c’est Jérôme Nigou (un nouveau venu) qui s’y colle laissant au reste de l’équipe au sein duquel on retrouve hormis le line-up les incontournables Pat Wyremski et Jasiu Tokarz (arrangements/édition et co-fondateurs du groupe) le soin de construire les musiques. Néo-progressif et rock-progressif sont ici au programme avec pour enrober le tout, des textes traitant de sujets comme la robotisation, la déshumanisation, l’intelligence artificielle…le groupe français réalisant au final une sorte d’analyse personnelle sur le monde d’aujourd’hui !

Bon assez tergiversé et passons donc à l’écoute et l’analyse proprement dite de ce nouvel album qui, commence posément façon progressif avec des pincées de néo-classique grâce à un beau piano. Bien construit et très mélodique aussi bien au niveau de l’orchestration que du chant, cette plage titulaire propose une composition travaillée et fouillée se rapprochant effectivement d’un néo-progressif mélodique touchant le classic-rock…sans oublier de noter une dominance pour des rythmes chaloupés tirant vers le jazz, le funk et la soul-musique (travail du chant, aux orgues, au piano, aux cuivres et à la basse) avec un final plus endiablé et donc plus heavy. Il s’ensuit un titre ”T.O.W.U.” toujours très progressif tout en conservant un chant plutôt proche de l’univers soul et pop, une sorte de contre-indication offrant un travail s’articulant sur deux univers différents quoique l’on perçoit aussi dans la musique de nombreuses pincées de funk et de soul renforçant l’aspect mélodique de l’ensemble. Un peu comme si les deux univers construits par la singularité de la musique et du chant, offraient aux auditeurs comme un choc des cultures qui étonne mais qui permet de garder la mélodie comme fils conducteur !

Néo-classique à nouveau dans ”Run For Life” avec le retour du piano qui ici, se marie avec une belle guitare électrique sur un tempo cadencé et entraînant, touchant encore le classic-rock mais aussi une atmosphère feutrée déjà apparue depuis le début de l’album. Le travail vocal est à nouveau précis et plein de finesse, Jérôme sachant d’ailleurs moduler son chant sur plusieurs registres mais revenons à ce piano qui accompagne des percussions, propose alors un travail plutôt jazzy. ”Le Nuage” qui offre la possibilité de revenir au chant en français, voyage entre effluves progressives et ballade pop-rock avec toujours ces petites colorations soul. Pour suivre on passe en revue l’univers du grand Frank Zappa au sein d’un morceau multiple-couleurs et multiple-orientations, voguant entre funk et rhythm’n’blues sans oublier du rock et une pincée de prog…additionné d’une dose d’humour et d’une voix robotique (On parle ici de la célèbre Silicone Valley).

On arrive tout doucement au bout de cet album avec d’une part une ballade aux relents jazzy et soul où le chant se fait encore feutré (la musique aussi) et d’autre part, ”Shagreen” qui clôture l’opus sur un ton plutôt progressif et légèrement vintage (son de l’orgue) sans oublier une architecture symphonique et quelques riffs plus rugueux. Le chant reste jusqu’au bout surprenant et peut-être ce que certains considérons comme décalé, un travail vocal chaloupé et feutré au timbre souvent aigu, participant au côté soul/funk/pop de la musique…un chant plus proche d’une certaine musique noir-américaine !

Le groupe Orion a donc fait des choix importants, des changements marquants et je suppose assumés, offrant ainsi un album multiple-facettes passant en revue un grand nombre de courants musicaux. Si côté musique on part effectivement vers certains courants noir-américains (soul, funk et jazz)…idem pour le chant qui prend aussi une coloration soul-jazzy, le travail des textes reste lui inchangé car une fois encore le choix des sujets abordés et le choix des mots utilisés restent une marque de fabrique de la formation française. Orion aurait-il créé une sorte de prog-soulprog-jazz ou encore prog-funk ? En tout cas l’approche sera peut-être difficile et il faudra sûrement plusieurs écoutes pour pouvoir digérer le contenu de cet album, à la démarche artistique largement hors des sentiers battus !

NB : tout du long de cet album, le niveau technique pour chaque instrument est remarquable (sans compter les nombreux passages solistes à la basse, aux orgues ou au piano)…idem pour le mixage-son !

Line-up :
Patrick Wyrembski et Jasiu Tokarz (co-fondateurs et compositeurs)
Jérôme Nigou (chant, choeurs)
Pierre-Jean Horville (guitares)
Paul Cribaillet (claviers, piano acoustique)
Eric Halter (basses)
Cédric Affre (batterie)

L’album :
”Virtual Human”
”T.O.W.U.”
”Run For Life”
”Le Nuage”
”Silicon Cirkus”
”Silicum”
”Shagreen”

Pays: FR
Label Musea FGBG 5007
Sortie: 2019/09/02

https://www.facebook.com/groupeorion/

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