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OLD SEA & MOTHER SERPENT – Plutonian

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En douze années d’existence, le duo stoner/doom russe Old Sea & Mother Serpent affiche deux albums au compteur, le premier sorti en 2012 (ʺChthonicʺ) n’étant suivi de ce nouveau ʺPlutonianʺ que presque une dizaine d’années plus tard. L’une des raisons à cette lenteur de production est peut-être que précisément, c’est la lenteur qui fonde la philosophie des deux loustics composant ce groupe, qui déroule un doom metal à la vitesse d’un escargot rhumatisant et dont les chansons s’affaissent dans des durées avoisinant habituellement les vingt minutes.

Si on sait peu de choses du bassiste guitariste Eugene (même pas le nom de famille), on en sait un peu plus sur le chanteur/batteur/bassiste/claviériste Anthony, alias Anton Svyagir, alias StringsSkald, qui opérait au début des années 2000 dans d’obscures formations comme Forest, Nitberg, Walknut, Вандал ou Волкотень (un combo black metal où il jouait de tous les instruments, avec un chanteur qui complétait la formation). Actuellement, Anton Svyagir joue également dans Темнозорь (Temnozor), un combo folk black metal moscovite qui sévit autour de la capitale russe depuis une vingtaine d’années.

Dans Old Sea & Mother Serpent, Anton Svyagir laisse plutôt libre cours à ses aspirations stoner et doom, avec des compositions spectaculairement lentes et longues, comme on en trouve dans le dernier album ʺPlutonianʺ. Jugez plutôt le bilan : quatre morceaux, 78 minutes. Ça nous met la chansonnette à 19 minutes et trente secondes de durée moyenne. De quoi s’affaler dans le fauteuil et tripper interminablement sous les ondes sismiques de guitares épaisses et de chant gluant. En effet, pour de l’épais, ça va être de l’épais. Du gras, du lourd, du lent, du vrombissant. Le duo s’engage dans une véritable campagne de Russie avec le premier morceau ʺWereserpentsʺ et ses vingt minutes de secousses lentes et profondes, faisant penser aux litanies hypnotiques d’Om ou aux élégies opiacées des Polonais de Belzebong. Mais ʺThe scrag templeʺ est plus long de cinq minutes, ce qui permet de voyager dans les anfractuosités de la planète Mars, à la fois dans l’espace et au plus profond d’un remue-ménage granitique qui fait vibrer l’auditeur jusqu’aux boyaux. La chose intéressante ici, c’est qu’Old Sea & Mother Serpent arrive à varier les plaisirs sur chacun des morceaux, tentant même le space rock sur les autres vingt minutes de ʺSubterranean solsticeʺ avant de terminer en mode stoner instrumental minéral sur le très court ʺIt seems we need help of a wizardʺ, de seulement onze minutes.

Le bled d’origine d’Old Sea & Mother Serpent, Yegoryevsk, est situé à une petite centaine de kilomètres du centre de Moscou. Je suis sûr que les touristes de la Place Rouge ou Poutine qui nettoie ses mitrailleuses préférées dans son bureau du Kremlin doivent ressentir des vibrations lorsque le groupe répète dans son local. Si vous souhaitez faire profiter vos voisins des bienfaits du massage par secousses telluriques, vous pouvez vous laisser aller sans honte à l’écoute de ce sympathique combo des confins de l’Europe ouralienne.

Le groupe :

Eugene (guitare, basse)
Anthony (chant, batterie, basse, claviers)

L’album :

ʺWereserpentsʺ (20:26)
ʺThe Scrag Templeʺ (25:42)
ʺSubterranean Solsticeʺ (21:19)
ʺIt Seems We Need Help of a Wizardʺ (11:00)

https://osams.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/osamsband/

Pays: RU
Pestis Insaniae Records
Sortie: 2021/01/01

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