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OAK – Lone

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La pochette du premier album du duo portugais Oak représente un gigantesque troll trapu déambulant lentement entre des montagnes qui semblent ridiculement petites par rapport à sa taille. Ce dessin illustre parfaitement l’ambiance musicale de cet album, formulant un doom metal atmosphérique et funéraire dont la lenteur morbide et la langueur dépressive sont de temps à autre rehaussées d’un chant ursidé semblant monter lentement et péniblement du fin fond d’une caverne moisie. Chers amis neurasthéniques, chers fatigués de la vie, chers mollassons de toutes espèces, voici un album qui devrait pouvoir entretenir à merveille votre lassitude et vos dépressions diverses.

Ceux qui sont responsables de cette lente litanie bonne à faire vibrer les cimetières sont un duo composé de musiciens ayant œuvré dans certains groupes de la région d’Oporto au Portugal. On cite le mythique Gaerea, groupe de post-black metal auteur d’un premier album ʺUnsettling whispersʺ en 2018. De ce groupe vient en effet le guitariste Guilherme Henriques, qui s’associe avec le batteur Pedro Soares, en provenance de groupes comme Dying Season, vieux combo doom éphémère formé au milieu des années 90 et surtout Web, un des plus anciens groupes métal du Portugal, formé en 1986 et toujours actif de nos jours.

Henriques et Soares combinent leurs expériences pour fondre ici un doom metal très aérien et lent, développé sur seulement quatre morceaux mais dont les durées sont conséquentes : de quinze à vingt minutes pour les deux premiers et autour de huit minutes pour les deux suivants. C’est ainsi que ʺSculpturesʺ et ʺMirrorʺ ont l’occasion de diffuser des parties fragiles de guitares voguant lentement sur un lit de rythmiques retenues, avec de temps à autres des assauts sonores libérant le vrombissement caverneux du chant. Idéal pour accompagner une cure de Valium, par exemple. Sur ʺAbominationʺ et ʺMazeʺ, on raccourcit les durées, on tend un peu plus les compos et on poursuit la construction d’un doom metal légèrement plus nerveux et rythmé, aux frontières du death, avec toujours en point commun ce chant d’ours blessé ou englué dans une gigantesque flaque de miel.

Tout ceci se révèle finalement bien intéressant et aide à faire prendre conscience que le Portugal n’est pas le pays oublié du métal. On n’y pratique pas que le fado et le football mais on sait aussi faire trembler les murs et mettre la trouille aux grenouilles de bénitier. C’est rassurant.

Le groupe :

Guilherme Henriques (chant et guitare)
Pedro Soares (batterie)

L’album :

ʺSculpturesʺ (16:34)
ʺMirrorʺ (19:13)
ʺAbominationʺ (06:19)
ʺMazeʺ (08:58)

https://oakdoom.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/OAKDOOM/

Pays: PO
Transcending Obscurity
Sortie: 2019/12/20

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