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NOVA HAWKS, The – Redemption

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La chanteuse Heather Leoni et le guitariste Rex ʺRouletteʺ Whitehall ont sous leurs bottes la boue des sols qu’ils ont foulés au cours de leurs pérégrinations musicales. Ces deux Anglais viennent des Midlands mais sont aussi montés à Londres, ont été se promener du côté de New York et de la Californie. Pas étonnant qu’ils reviennent de ces voyages avec dans leurs têtes les sons du rock anglais, du folk britannique, de la tension new-yorkaise et du blues du désert. Toutes ces influences sont désormais écoutables sur le premier album de ce duo, baptisé The Nova Hawks.

Ajoutons une couche de mondialisme supplémentaire avec l’intervention des Italiens du label Frontiers Music qui ont signé le groupe pour son premier album, ajoutant ainsi à leur catalogue hard rock mélodique un solide parfum de blues rock savoureusement lourd, aux fragrances indies envoutantes. Ce qui frappe d’entrée avec cet album ʺRedemptionʺ, c’est la maîtrise totale du sujet en provenance de la chanteuse et du guitariste. Heather Leoni impose le respect avec sa voix capable de tout faire, d’aller musarder du côté de Janis Joplin, de Grace Slick, Carole King et même des shouteuses noires du Mississippi. Quant à Rex Roulette, sa mainmise sur la guitare slide a déjà des potentialités légendaires.

Le grand Sud des États-Unis enfonce la porte du salon et vient faire son grand numéro d’hypnose sur ʺVoodooʺ, premier morceau de l’album, avec son tempo d’une régularité de galériens et sa guitare venant bourdonner à nos oreilles comme un essaim de moustiques grouillant sur les eaux saumâtres du Delta. Même puissance évocatrice sur ʺRedemptionʺ et ses petits airs à la Rival Sons ou Black Crowes, où la voix d’Heather Leoni est en osmose parfaite avec les cinglements de guitare et la puissante rythmique qui donne un souffle inextinguible à ce morceau. Puis, c’est le désert du Texas, ses crotales et ses ambiances western qui vient déposer du sable brûlant sur votre bureau alors qu’Heather Leoni est passée en mode femme fatale et que Rex Roulette assure des chœurs caverneux tout en caressant le manche de sa guitare pour en tirer des ondes langoureuses (ʺDusty heartʺ).

Chaque chanson de l’album possède sa personnalité et ses climats. On le voit encore une fois en changeant de paysage sonore avec le heavy rock quasi-zeppelinien qui vient marteler d’énormes rythmiques sur ʺWitxhʺ et ses histoires de sorcières bizarrement orthographiées. La voix d’Heather Leoni est ici doublée pour agir sur deux tonalités différentes et créer un chœur féminin rageur et racoleur. On part ensuite pour le grand Ouest californien, qui s’exprime sur la ballade ʺTechnicolorʺ et ses ambiances tirées de la West Coast, avec un rehaussement d’orgue qui donne aussi un petit côté gospel à cette chanson magnifiquement sensible et pleine de force amoureuse.

The Nova Hawks continuent de nous faire passer des portes musicales multiples avec de nouvelles ambiances, plus urbaines et plus frénétiques, surgissant d’un ʺPillsʺ aux allures dansantes, jusqu’à ce que ʺRun wildʺ vienne nous faire le coup de la douche froide avec ses ambiances folk, mais un folk qui garde toujours les pieds dans le désert californien. Encore une fois, l’ombre des Black Crowes vient de passer dans le ciel. Sauf que les Black Crowes sont toute une tripotée alors que The Nova Hawks ne sont que deux et ils impressionnent tout autant que le groupe des frères Robinson. C’est encore un nouvel angle du folk rock bluesy qui est envisagé sur ʺLocked insideʺ et ses coulées de guitares gémissantes, son rythme fatigué et la voix qui semble remonter des profondeurs, avec des grappes de tristesse solidement accrochées. Voilà encore un morceau impressionnant qui prend aux tripes.

On termine l’album sur les airs sudistes de ʺGreed or gloryʺ et ses rugosités ayant été piquer les Stetsons de ZZ Top et les bottes mexicaines de Lynyrd Skynyrd ou de Point Blank, un avant-dernier morceau qui sert de marchepied au rural blues terminal de ʺLove gamesʺ, un carrefour de routes menant à la rencontre de Robert Johnson, Fairport Convention et Led Zeppelin, rien que ça.

Par la richesse de ses atmosphères, la conviction de ses interprètes doués, ce premier album de Nova Hawks est un petit bijou balayé par les vents et fouetté par le crissement du sable du désert, une preuve que le Mississippi peut aussi couler du côté de la Tamise. À ne pas rater.

Le groupe :

Heather Leoni (chant)
Rex Whitehall (guitare, basse, batterie)

L’album :

ʺVoodooʺ
ʺRedemptionʺ
ʺDusty Heartʺ
ʺWitxhʺ
ʺTechnicolorʺ
ʺPillsʺ
ʺRun Wildʺ
ʺLocked Insideʺ
ʺGreed or Gloryʺ
ʺLove Games (Tuesday’s Blues)ʺ

https://www.facebook.com/thenovahawks/

Pays: GB
Frontiers Music
Sortie: 2021/02/12

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