NAPALM DEATH – Resentment is always seismic – a final throw of throes
Fermez toutes les écoles de filles, évacuez les bonnes sœurs des cloîtres, murez vos fenêtres et vos portes, envoyez le petit dernier à la campagne et rédigez votre testament : Napalm Death est de retour. Les pères du grindcore, les chantres du punk hardcore le plus violent qui soit, les fabricants d’un son capable de fissurer la Terre en deux et de rouvrir la Mer Rouge abattent une nouvelle carte surgie de leur jeu sanglant. ʺResentment is always seismic – a final throw of throesʺ suit de très près la sortie du précédent “Throes of Joy in the Jaws of Defeatismʺ qui datait de 2020. La raison est simple : les huit titres qui composent cette nouvelle galette étaient en fait déjà dans les boîtes puisqu’ils dataient de ʺThroes of Joy in the Jaws of Defeatismʺ et constituaient un surplus de titres n’ayant pas trouvé place sur l’album de 2020.
Napalm Death a l’habitude d’enregistrer une pléthore de morceaux quand il confectionne un nouvel album et il y a toujours du rabiot à placer quelque part, soit en bonus, soit dans des singles. Mais ici, il y en avait un tel paquet que les hommes de Napalm Death ont opté pour un mini album huit titres qui, avec sa demi-heure, atteint quand même les normes qui permettent de le définir comme un album long format. D’où la mention ʺA final throw of throesʺ qui complète le titre de l’album. Et la première partie du titre ʺResentment is always seismicʺ, porte également très bien son nom parce que du séisme, vous allez en manger…
On se souvient que ʺThroes of Joy in the Jaws of Defeatismʺ était un excellent album, qui posait la question de l’éternelle jeunesse des membres de Napalm Death, oublieux de leur demi-siècle et toujours concernés par la combat du rock extrême au service de la dénonciation d’un monde cynique et brutal. Il est logique que les morceaux laissés de côté à l’époque revêtent la même qualité en termes de violence et de puissance destructrice.
On démarre avec un vrombissement de tremblement de terre qui renverse tout. C’est la basse de Shane Embury qui vient d’entrer en action, en guise de prélude à un ʺNarcissusʺ qui ne tarde pas à s’emballer dans une course punk hardcore explosée par le chant de monstre d’un Barney Greenway toujours aussi dévastateur. Pour ceux qui ont survécu à ce premier assaut, ʺResentment always simmersʺ vient semer la panique avec ses rythmes lents et obsédants, toujours soulignés par les aboiements de Greenway et des coulées de guitares en fusion.
Pour compléter cet album, Napalm Death sort de sa besace deux reprises, une des fameux Bad Brains (ʺDon’t need itʺ) et une de SLAB!, un groupe indus anglais de la seconde moitié des années 80 (ʺPeople pieʺ). Ces performances ne détonent en rien avec les exercices rageurs qui ponctuent l’album, parmi lesquels on citera encore la tuerie punk ultime ʺBy proxyʺ, la boucherie death ʺMan bites doggedʺ, le tourbillon d’acier de ʺSlaver through a repeat performanceʺ ou le final dépressif et cyber-gothique ʺResentment is always seismic (Dark sky burial dirge)ʺ.
Depuis qu’il a signé chez Century Media en 2005, Napalm Death marche sur l’eau, ne ratant aucun album et restant toujours monstrueusement convaincant dans son domaine. Il n’y a aucune raison que ça cesse, du moins on l’espère et on attend avec impatience le prochain album long format. Et si ça démolit tout comme sur ce ʺResentment is always seismic – a final throw of throesʺ, ça va être d’enfer !
Le groupe :
Shane Embury (basse)
Mitch Harris (guitare)
Mark ʺBarneyʺ Greenway (chant)
Danny Herrera (batterie)
L’album :
ʺ Narcissusʺ (03:10)
ʺ Resentment Always Simmersʺ (04:16)
ʺ By Proxyʺ (02:22)
ʺ People Pieʺ (04:24)
ʺ Man Bites Doggedʺ (04:24)
ʺ Slaver through a Repeat Performanceʺ (03:47)
ʺ Don’t Need Itʺ (01:05)
ʺ Resentment is Always Seismic (Dark Sky Burial Dirge)ʺ (05:59)
http://www.napalmdeath.org
http://www.facebook.com/officialnapalmdeath
Pays: GB
Century Media
Sortie: 2022/02/11