MITCHELL-BELL, Hazel – Stronger than ever
Il n’est jamais trop tard pour bien débuter. La chevelure blanche et le look de vénérable douairière d’Hazel Mitchell-Bell montrent que cette dame n’est pas née de la dernière pluie. Mais c’est pourtant un premier album qu’elle défend ici, avec un ʺStronger than everʺ qui visite quelques standards du répertoire classique américain du jazz, de la soul ou de rhythm ‘n blues. Oui, pour visiter l’univers musical d’Hazel Mitchell-Bell, ce sera donc tenue de soirée, boutons de manchettes, champagne millésimé et club feutré.
Hazel Mitchell-Bell a vraisemblablement un passé dans le monde musical mais il semble que sa carrière se soit déroulée dans les coulisses de théâtres et de clubs musicaux de la région de Washington DC, où elle aurait pu être chanteuse de chœurs ou ombre de studio d’enregistrement durant une bonne partie de sa vie. Mais aujourd’hui, c’est elle qui est sous la lumière des projecteurs avec ce premier album qui doit aussi compter avec l’important soutien musical et technique de Vince Evans, qui produit l’album et dirige un petit orchestre richement doté en musiciens expérimentés. Craig Alston (saxophone, flute); Chris Barrick (vibraphone); Vince Evans (piano, claviers); Robert Fiester (guitare); James B King Jr. (basse), JC Jefferson (batterie) sont également accompagnés d’un ensemble à cordes composé d’Asali Ruth McIntyre (violon), Bonnie Grier (violon), Gerard Battle (violon), Denna Purdie (violoncelle) et Kim Sator Randolph (harpe).
Hazel Mitchell révèle une belle voix, sensible et chaude, qui rend hommage à quelques grands classiques jazz, comme ʺFour womenʺ, un hit de Nina Simone, le swing fringant de ʺLet there be loveʺ (chanson écrite en 1940 mais popularisée par Nat King Cole en 1961) ou ʺAutumn leavesʺ, qui n’est rien d’autre que la traduction anglaise de la fameuse chanson ʺLes feuilles mortesʺ de Prévert et Kosma. La France est encore à l’honneur avec la reprise de l’éternelle ʺQue reste-t-il de nos amours?ʺ de Charles Trenet, connue en anglais sous le nom de ʺI wish you loveʺ et qui a été reprise des centaines de fois par les plus grands chanteurs. ʺEverything must changeʺ est une chanson qui figure sur le premier album de Randy Crawford en 1976, écrite par Bernard Ighner. La superbe interprétation faite par Hazel Mitchell-Bell est une occasion de redécouvrir cette belle chanson. Même ambiance soyeuse et romantique pour ʺFeel like making loveʺ, chanson interprétée à l’origine par Roberta Flack dans les années 70. On reste dans le jazz intemporel avec ʺWillow weep for meʺ, chanson datant des années 30 et qui a aussi connu de nombreuses interprétations (George Benson, Frank Sinatra, Sam Cooke, Art Tatum…).
On pourrait encore citer ʺSkylarkʺ (Bing Crosby), ʺOne note samba” (Joao Gilberto), “The first time ever I saw your face” (Peggy Seeger, puis surtout Roberta Flack), ʺThe makings of youʺ (Curtis Mayfield) ou ʺLouisiana Sunday afternoonʺ (Diana Ross) pour avoir une vue complète du choix très intéressant et très envoûtant de ces sélections dans lesquelles Hazel Mitchell-Bell se glisse tout à fait à l’aise. Les musiciens qui l’accompagnent sont également un important élément pour l’édification de ce disque de qualité qui ravira les amateurs de jazz classique et satiné.
Le groupe :
Hazel Mitchell-Bell (chant)
Craig Alston (saxophone, flute)
Chris Barrick (vibraphone)
Vince Evans (piano, claviers)
Robert Fiester (guitare)
James B King Jr. (basse)
J C Jefferson (batterie)
Kim Sator Randolph (harmonica)
Asali Ruth McIntyre (violon)
Bonnie Grier (violon)
Gerard Battle (violon)
Denna Purdie (violoncelle)
L’album :
Four Women
Autumn Leaves
Everything Must Change
Feel Like Making Love
I Wish You Love
Louisiana Sunday Afternoon
Willow Weep For Me
Rio de Janeiro Blue
Skylark
One Note Samba
The First Time Ever I Saw Your Face
Let There Be Love
The Makings of You
http://www.hazelmitchellbellmusic.com/index/
https://www.facebook.com/HazelMitchellBellMusic/
Pays: US
Autoproduction
Sortie: 2019/05/03