MILLS – Verletzt
ʺVerletztʺ (blessé) est le deuxième album du groupe dark wave Mills, combo originaire du Tyrol autrichien, où il s’est paraît-il formé en 1994. Mais on ne trouve de trace discographique de Mills qu’en 2007, avec un premier album intitulé ʺAlienationʺ. Après un EP ʺMuteʺ en 2015, Mills est pris en compte par le label Echozone, avec qui il sort ʺMonochromeʺ en février 2018. Alexander Steiner (guitare, synthés), Walter Glatz (chant, synthés) et Eva Böhler (percussions) affichaient ici de gros penchants pour les sonorités new wave et post-punk des années 80, trempées dans une ambiance triste et romantique.
Fin 2019, Mills a un peu changé son fusil d’épaule et s’est engagé sur une voie encore plus dark wave, avec du chant en allemand, qui remplace l’anglais du premier album. Ceux qui comme moi ne parlent l’allemand que sous la torture pourront déchiffrer les textes des chansons sur le livret du CD. Il n’est pas question ici de rigoler beaucoup mais on aura par contre droit à un gros contingent de thèmes sur le chagrin, l’éloignement, la séparation, le silence et autres joyeusetés métaphysiques.
Musicalement, le style régnant sur cet album fait penser à la rencontre de The Cure et de Rammstein, quand les morceaux veulent bien forcer sur le décibel, ce qui arrive assez rarement (ʺDankesliedʺ, ʺNieʺ, ʺEndeʺ). Pour le reste, Mills va traîner l’auditeur sur des chemins tourmentés, tristounets, où les idées rythmiques ont tendance à être utilisées de façon un peu trop répétitive (on a en effet l’impression à un moment de l’album de toujours entendre le même morceau). Ce ventre mou qui constitue le milieu du disque lassera sans doute plus facilement celui qui n’est pas trop impliqué dans l’écoute de la new wave triste et sombre mais peut mettre l’amateur du genre dans un état de neurasthénie bienvenu pour pouvoir se tailler les veines sur la tombe de sa bien-aimée, ou profiter de son anorexie.
Intéressant bien que peu original dans le genre, cet album de Mills est avant tout réservé aux amateurs de new wave et de l’univers de Cure, Joy Division ou Depeche Mode, pour citer des exemples anciens. Mais en ces temps de retour en grâce de la dark wave, Mills pourra certainement atteindre un public plus large. Une chose est claire : les fans de boogie rock graisseux pour camionneurs texans ne seront pas intéressés par ces fragilités néoromantiques et synthétiques.
Le groupe :
Alexander Steiner (guitare, synthés)
Walter Glatz (chant, synthés)
Eva Böhler (percussions)
L’album :
ʺDankesliedʺ (06:08)
ʺNieʺ (05:16)
ʺVater (…unser)ʺ (03:32)
ʺGesichtʺ (05:43)
ʺLosʺ (07:38)
ʺSchwarzWeissʺ (06:12)
ʺEngelʺ (04:36)
ʺRegenʺ (04:28)
ʺMein weites Landʺ (04:53)
ʺStilleʺ (04:52)
ʺEndeʺ (04:22)
ʺLiebesliedʺ (05:32)
https://echozone.bandcamp.com/album/verletzt
https://www.facebook.com/millssound/
Pays: AT
Echozone Records
Sortie: 2019/11/08