MCKELLE, Robin – Alterations
La chanteuse américaine de jazz/blues Robin McKelle nous propose ici son huitième album, composé de reprises rendant hommage à quelques grandes ‘songwriters’ telles que Amy Whinehouse, Sade, Dolly Parton, Janis Joplin, Janis Joplin, Adele, ou encore Billie Holiday et Joni Mitchell. Les arrangements, signés par le producteur et claviériste Shedrick Mitchell sont dans un style mêlant latino/jazz/blues, un exercice toutefois risqué pour certains titres.
C’est l’inoubliable « Back To Black » de Amy Winehouse qui ouvre l’album, et je vous avoue franchement que je suis passé de suite à la chanson suivante, pour tomber sur un autre gros calibre, « Rolling In The Deep » de Adele, et autre déception. Pourquoi cela ? Et bien pour être franc, au lieu de retrouver une nouvelle vie, ces chansons devenues des classiques sont littéralement assassinées à mon sens.
Loin de moi l’idée d’être ‘anti’ reprises ; on se souvient de l’excellent travail de Tom Jones revisitant des classiques du rock à la manière crooner, de Johnny Cash et sa sublime interprétation acoustique de « Hurt » de Nine Inch Nails, ou plus récemment de Vlad In Tears reprenant « Man In The Box » d’Alice In Chains, ceci pour n’en citer que quelques-uns.
Le problème est que pour s’attaquer à « Back To Black » il faut au minimum lui rendre la même émotion, or ici il n’en est rien. Les arrangements latinos, la mélodie vocale presque méconnaissable, non, ça ne passe pas. Je dirais même, pourquoi pas une version salsa avec des danseuses de carnaval tant qu’on y est ? Toute la magie de cette chanson, son émotion, son essence, disparaissent totalement. Il en va de même pour « Rolling In The Deep », mélodie presque méconnaissable et fioritures vocales totalement inutiles. C’est bien exécuté mais sans intérêt aucun.
« Joleen » passe encore, ainsi que certains autres titres qui sont peut-être moins omniprésents dans le paysage radiophonique actuel, car en fait la majorité des personnes ne les reconnaîtrai pas, donc ça peut encore passer. Comme écrit plus haut, une reprise peut s’avérer un exercice bien périlleux, ça passe ou ça casse, et malheureusement ici, c’est parfois l’éléphant qu’on a lâché dans le magasin de porcelaine.
Pour conclure, je précise que je déteste donner un avis négatif sur un album, que l’art est subjectif, et que je ne souhaite en aucun cas dénigrer le travail d’une artiste reconnue et respectée dans son milieu. Que cet avis ne vous empêche surtout pas d’écouter ses autres albums ou de la découvrir en live le 30 avril prochain au Tournai Jazz Festival.
Pays : US
Doxie Records
Sortie : 2020/02/14