MAYBESHEWILL – No feeling is final
Formé à Leicester en 2005, Maybeshewill développe son art dans un genre post-rock et math rock instrumental. Les guitaristes Robin Southby et John Helps en sont les membres créateurs alors qu’ils étudient la musique à l’université De Montfort. Les deux étudiants montent rapidement leur propre label Robots Need Home pour sortir en 2006 leur premier EP ʺJapanese spy transcriptʺ en compagnie de la bassiste Tanya Byrne et du batteur Lawrie Malen. Cet EP est bien reçu par la presse et le label Fields Records en distribue une version au Japon. Cependant, le groupe se dissout une première fois avant de se reformer rapidement en 2007, avec Southby et Helps recrutant le batteur James Collins et le bassiste Andrew Jackson pour le premier album ʺNot for want of tryingʺ, qui sort en 2008.
L’année suivante, le groupe sort son deuxième album ʺSing the word hope in four-part harmonyʺ, avec la bassiste Victoria Sztuka qui remplace Andrew Jackson. Cet album, plus lourd que les productions précédentes, est un peu boudé par la critique mais est bien accepté par les fans. Jamie Ward arrive à la basse en 2009 et participe activement aux orientations qui constituent la trame du troisième album ʺI was here for a moment, then I was goneʺ, qui sort en 2011, peu après que le claviériste Matthew Daly a intégré le groupe définitivement.
Fort du succès de ce troisième opus, Maybeshewill persévère en 2014 avec son quatrième album ʺFair youthʺ, qui sort en août 2014 et qui occasionne une grosse tournée du groupe au Royaume-Uni, en Europe et en Asie. Mais l’année suivante, Robin Southby et John Helps annoncent la dissolution de leur groupe, sans raison apparente. En 2018, cependant, Maybeshewill réapparaît sur scène à l’occasion du festival Meltdown organisé par Robert Smith de The Cure, qui a demandé expressément au groupe de remonter sur scène. Remis en confiance par cet illustre encouragement, Maybeshewill annonce sa reformation en 2020, avec les membres de l’époque 2014.
Le résultat est ce nouvel album ʺNo feeling is realʺ, qui montre le groupe en pleine forme du point de vue de l’inspiration et du feeling retranscrit sur bande. Maybeshewill agit toujours en combo purement instrumental et commet ici de superbes morceaux habités par une fibre épique. Ne perdant pas de vue une rythmique assez dynamique, le groupe commet en plusieurs endroits du disque de magnifiques envolées, toutes en tension et en émotion (ʺComplicityʺ, ʺThe weight of lightʺ, ʺThe last hoursʺ). La pochette de l’album semble suggérer des préoccupations écologistes, qui transparaissent dans les notes de la page Bandcamp du groupe. Il faudra cependant laisser une petite trace carbonée si on veut écouter cet excellent album à fort volume sur la chaîne hi-fi, que l’on préférera aux misérables écouteurs de téléphone portable pour apprécier pleinement les détails des morceaux et les subtilités qui s’y cachent. Du point de vue des influences, des rapprochements avec Mogwai ou 65daysofstatic ne sont pas dénués de sens.
Maybeshewill signe sans doute ici son album le plus achevé. C’est une découverte du plus haut intérêt si on ne connaît pas ce groupe qui est un petit fleuron de la scène math rock et post-rock britannique. Il n’y a plus qu’à espérer que les variants divers du coronavirus finissent par se dissiper pour permettre de voir un jour sur scène ce groupe qui devrait apporter beaucoup de plaisir aux spectateurs.
Le groupe :
John Helps (guitare)
Robin Southby (guitare)
James Collins (batterie)
Jamie Ward (basse)
Matthew Daly (claviers)
L’album :
ʺWe’ve Arrived at the Burning Buildingʺ (3:36)
ʺZarahʺ (3:44)
ʺComplicityʺ (4:25)
ʺInvincible Summerʺ (5:25)
ʺThe Weight of Lightʺ (4:52)
ʺRefuturingʺ (5:17)
ʺGreen Unpleasant Landʺ (4:57)
ʺEven Tideʺ (7:47)
ʺThe Last Hoursʺ (6:49)
ʺTomorrowʺ (3:24)
https://mybshwll.bandcamp.com/album/no-feeling-is-final
https://www.facebook.com/mybshwll
Pays: GB
Robots Need Home
Sortie: 2021/11/12