MAMA JEFFERSON – Jizzmag
Le printemps approche et il va falloir songer à se débarrasser des quelques kilos en trop, héritiers des fêtes de Noël qu’on n’a pas encore osé liquider en allant faire du sport en plein milieu des champs battus par les vents et le froid. Pour entamer un régime à base d’énergie et d’envie de bouger partout comme des cabris imbéciles, rien de tel qu’un petit album de power pop qui donne envie de tout casser.
Le médicament nous vient ici de Zürich, où un trio tapageur commence à se faire un nom. Mama Jefferson pourrait en effet être la prochaine sensation en matière de rock énervé et classieux, mais il ne faudrait pas que seuls les Suisses puissent profiter de cette sympathique tempête sonore. Et de l’action, ici, on va en avoir avec ce trio composé de Vanja Vukelic (chant et basse), Silvan Gerhard (guitare) et Mattia Ferrari (batterie).
Un premier EP ʺBest ofʺ en 2017 commence à éventer les rumeurs qu’il se passe du nouveau en Suisse allemande, puis c’est ce premier album qui vient donner quelques bons coups de pied dans l’édifice vermoulu du rock à papa. Mama Jefferson sait provoquer. La pochette de son album donne plutôt dans le dénudé et les photos à l’intérieur révèlent de drôles de choses entre les deux mecs du groupe, habillés en robe de mariée alors que la fille est habillée en homme.
Mais ce n’est pas le contenant qui compte ici, c’est le contenu. Et là, ça bastonne d’entrée de jeu. Ou plutôt pas vraiment, car les premiers titres ʺBrainwashʺ ou ʺAxiomʺ restent assez pop. Mais de la pop costaud, le genre Hives venant faire les poches de Muse avant de se faire botter l’arrière-train par les Datsuns. Les choses montent en puissance jusqu’à un surpuissant ʺVanguardʺ qui envoie les guitares en assaut frontal alors que le chant de Vanja Vukelic vient régner avec force et douceur. Son organe puissant et hâbleur domine également d’autres bâtons de dynamite comme ʺAcrasiaʺ, des lourdeurs racoleuses comme ʺMediaʺ et des pépites comme ʺEgo! loveʺ qui ressuscite l’esprit des Runaways. Et comme ces braves gens ont bien travaillé tout au long de leur album au service du bruit et de la fureur, ils prennent une petite pause bien méritée sur le dernier morceau avec une petite ballade (ʺBaronʺ).
Voilà, il va falloir suivre ces trois Suisses de près pour voir ce qu’ils vont ajouter dans leur catalogue à l’avenir. Mais si vous en avez marre de Muse, que vous pensez que Greta Van Fleet est surfait et que vous vous impatientez dans l’attente d’un hypothétique nouvel album des Hives, vous pouvez déjà vous consoler avec ce premier album de Mama Jefferson qui n’est pas là pour vous faire planer.
Pays: GB
Autoproduction
Sortie: 2019/03/01