LIONESS SHAPE – Impermanence
La crinière blonde virevoltante de la chanteuse Manon Chevalier sur la pochette de ce premier album de Lioness Shape illustre ben le nom du groupe. Les trois filles qui composent ce combo pop jazzy sont des lionnes par leur volonté, leurs convictions et leur talent musical mais elles savent aussi rentrer leurs griffes pour montrer uniquement leurs pattes de velours quand il s’agit de nous mitonner des compositions feutrées et cool.
Lioness Shape naît en 2018 de la rencontre de trois jeunes femmes. La chanteuse Manon Chevalier a fait dix ans de piano classique, de théorie musicale et de chant choral au conservatoire. C’est la découverte de la grande Billie Holiday qui décide de son orientation musicale, vers le jazz, le gospel et l’improvisation. La deuxième fille, Maya Cros, a commencé l’étude de la musique à 7 ans. Étudiant le piano classique aux conservatoires d’Albi et de Toulouse, elle sort diplômée d’études musicales en 2015 et se livre alors à un parcours dans le jazz et l’improvisation avec le pianiste Denis Badault, pour finalement se fixer sur le jazz et la musique contemporaine. Un peu plus tard, elle allonge son CV avec un diplôme de musicologie en jazz et approfondit ses travaux à l’Institut Supérieur des Arts de Toulouse. Quant à Ophélie Luminati, celle-ci débute la batterie à 14 ans, obtient son baccalauréat musical à 18 ans, entre au Conservatoire de Toulouse en section batterie et jazz, puis se spécialise en musicologie du jazz à l’université du Mirail. Elle sort de là avec de nouveaux diplômes à 22 ans, gagne au passage un prix de batterie et exerce ses talents dans différentes formations, comme Ashbury Girls, String Theory, Jenifer Machine, Aspirin, Raphael Tristan Quartet ou Times New Woman. Elle se spécialise en jazz traditionnel avec Bardi Penguin, Royal Pickles, Honky Tonk Sail, Le Buddy Jazz Club, parcourt le monde (France, Royaume-Uni, Amérique du Nord, Turquie, Togo) et enregistre plusieurs albums (ʺI’m not roughʺ, ʺLa conférence de Bornéoʺ, ʺAspirineʺ, ʺEn attendantʺ).
Ensemble, les trois demoiselles commettent ce premier album qui reflète bien l’expérience acquise. La tonalité est jazz (ʺSomos tantasʺ) mais on découvre aussi des incursions très convaincantes dans le progressif (ʺL’origineʺ, ʺWaterʺ) ou le planant (ʺEl canto de mi deseoʺ, ʺMy tame birdʺ). La voix angélique de Manon Chevalier flotte au-dessus des débats musicaux, s’exprime en anglais, en espagnol ou en français, procède d’un véritable enchantement, bien que les paroles évoluent parfois dans des thèmes délicats comme l’égalité des sexes ou la dénonciation des violences envers les femmes. La fraîcheur des compositions, les percées audacieuses dans l’improvisation (ʺThe last lullabyʺ) et l’atmosphère éthérée de l’ensemble du disque offrent un moment de recueillement dans la douceur mais aussi dans un certain enthousiasme cérébral. On imagine davantge ces jeunes filles dans l’ambiance feutrée d’une bibliothèque universitaire ou dans un bar lounge élitiste des beaux quartiers d’une grande ville que dans un championnat de catch féminin ou un concours de motos lors d’un rassemblement de bikers. Dieu merci, il y a encore des ilots de finesse sur cette planète de brutes.
Le groupe :
Manon Chevalier (chant)
Maya Cros (claviers)
Ophélie Luminati (batterie et percussions)
L’album :
ʺSomos tantasʺ (4:42)
ʺSelf-relianceʺ (4:55)
ʺEl canto de mi deseoʺ (3:52)
ʺBlue Wooden Chairʺ (7:11)
ʺL’origineʺ (4:11)
ʺSand Worldʺ (4:25)
ʺMy Tame Birdʺ (6:22)
ʺTóg go bog é.ʺ (3:55)
ʺThe Last Lullaby (5:36)
ʺWaterʺ (5:26)
https://www.facebook.com/Lionessshape/
Pays: FR
Laborie Jazz
Sortie: 2021/05/07