LEGLISE, Guillaume – Auto fictions
C’est en général davantage derrière une caméra que l’on trouve Guillaume Léglise, et pas forcément dans un studio d’enregistrement à l’occasion de son premier album solo. Mais Guillaume Léglise a de nombreuses cordes à son arc car il est également producteur et a accouché de nombreux projets en provenance d’artistes divers. Avec ce premier album ʺAuto fictionsʺ, c’est maintenant lui qui monte au créneau et se retrouve sous les lumières en première ligne. Si l’album est un nouveau produit pour Guillaume Léglise, celui-ci a déjà derrière lui trois EPs : ʺEP1ʺ (2018), ʺUFOʺ (2019) et ʺRivieraʺ (2019).
Le chanteur a conçu son album comme un film, ce qu’il sait faire de mieux. Ses compositions sont couchées sur la partition à la manière d’un scénario. Guillaume Léglise décrit des situations, raconte des histoires, se place sous des angles de vue. Et en matière de contenu, il s’épanche sur de nombreuses histoires d’amour, qui parlent de femmes et de personnages placés comme des héros de films.
L’album ʺAuto fictionsʺ rassemble de nombreuses qualités de la chanson française telle qu’on pouvait l’écouter dans les années 80. Sa voix chaude est claire oscille entre Louis Chédid, Francis Cabrel, Charlélie Couture ou Axel Bauer. L’homme visite la new wave (ʺ80’s bornʺ), trafique du funk en contrebande (ʺL.O.V.ʺ), pose des touches de claviers graciles (ʺLes motsʺ) et se fait accompagner par des chanteuses avec qui il a travaillé : Lisa Li-Lund (ʺPrononce mon nomʺ) et Cléa Vincent (ʺLes dunesʺ). Il a aussi recours à sa collaboratrice sur scène Clémence Lasme pour assurer les chœurs tout au long de l’album.
Ses airs vocaux de dandy raffiné et la brillance dansante de ses compositions nous plongent dans un voyage au pays des années 80, où l’on retrouve toute cette scène française qui savait encore se tenir, que ce soit dans la pure chanson ou dans des approches plus rock (Indochine, Taxi Girl, Marquis de Sade…). Ici, les mélodies sont délicieusement acidulées (ʺFlashbackʺ), emportant l’auditeur sur des flots de nappes romantiques, ou semant des graines dansantes au milieu d’ambiances plus inquiétantes (ʺMonde incandescentʺ). On continue de se laisser mener par le bout du nez sur le rythmé ʺÀ la lueur de l’eauʺ, en restant toujours attentif aux paroles très futées de tout cet ensemble.
On finit avec le petit instrumental feutré ʺLes rives du lacʺ, qui termine de séduire en concluant cet album fin et agréable. Guillaume Léglise reprend à son compte la chanson française des années 80 en lui donnant de nouvelles couleurs. Tout cela est très encourageant.
Le groupe :
Guillaume Léglise (tout)
Lisa Li-Lund (chant sur ʺPrononce mon nomʺ)
Cléa Vincent (chant sur ʺLes dunesʺ)
Clémence Lasme (chœurs)
L’album :
ʺ80’s Bornʺ (02:57)
ʺPrononce mon nomʺ (03:15)
ʺElleʺ (03:16)
ʺL.O.Vʺ (03:25)
ʺLes motsʺ (03 :19)
ʺLes dunesʺ (03:19)
ʺFlashbackʺ (04:32)
ʺMonde incandescentʺ (03:02)
ʺÀ la lueur de l’eauʺ (03:22)
ʺLes rives du lacʺ (01:43)
https://guillaumeleglise.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/guillaumeleglisemusique/
Pays: FR
La Tebwa
Sortie: 2023/03/14