L.A. GUNS – The Devil You Know
Flashback. Los Angeles 1984. Un certain Axl Rose quitte le groupe Hollywood Rose et rejoint le guitariste Tracii Guns au sein de L.A. Guns. Suite à une « fusion » des deux groupes, le patronyme Guns’N’Roses est adopté à l’unanimité par le combo comprenant également Izzy Stradlin à la guitare rythmique.
Peu de temps après, un contentieux entre Tracii Guns et le bouillonnant chanteur éclate, ce qui pousse le talentueux guitariste à partir reformer L.A. Guns. Sans le savoir, cet événement changera l’histoire du rock vu qu’il sera remplacé par un certain Slash qui vient d’être recalé lors d’une audition pour… Poison (véridique) !
En 1988, au moment où « Appetite For Destruction » explose aux USA, L.A. Guns sort son premier album éponyme avec Phil Lewis (ex-Girl) au chant. Véritable perle de Sleaze Metal (du Glam plus rock, plus crade et punk), ce premier opus est salué par la critique et les californiens confirment avec « Cocked & Loaded » un an plus tard (certifié platine aux USA). Le succès sera encore au rendez-vous avec « Hollywood Vampire » (1991), mais L.A. Guns, comme beaucoup d’autres, souffrira de la vague Grunge qui devient la priorité des majors en 1992-93.
Après une histoire chaotique dans les années 2000 entre Lewis et Guns, nos deux compères se retrouvent en 2016 et la magie reprend vu qu’en 2017 l’album « The Missing Peace » est très bien reçu par les critiques.
Ce qui nous amène à peine 18 mois plus tard à « The Devil You Know ». Honnêtement, j’avais peur que le tandem Lewis/Guns nous propose un album constitué de titres non-retenus pour l’album précédent. Mais il n’en est rien et dès que le riff du bien nommé « Rage » déboule, une énergie punk envahit nos tympans dans un tourbillon créatif et intense.
Au fil de l’écoute et de l’enchaînement des titres, une chose nous surprend : LA Guns nous propose tout simplement une de ses meilleures œuvres et peut-être la plus aboutie. Avec un bémol…le son de la batterie. Mais les compos sont tellement bonnes qu’on pardonne vite ce défaut.
Des titres comme « Stay Away », « Gone Honey » et « Don’t Need To Win » auraient pu aisément figurer sur les trois premiers albums, ceux de la période faste des « gunners » les moins connus du grand public. La voix rocailleuse et/ou aiguë de Phil Lewis n’a pas pris une ride et Tracii Guns délivre des soli inspirés sans en faire des tonnes, un peu dans le style d’un certain…Slash.
En tous cas, à l’écoute de cet album on se rend compte à quel point Guns est un musicien sous-estimé. C’est simple, il éblouit ce disque de sa classe !
Là ou L.A. Guns frappe un grand coup, c’est quand ils assument leurs influences et l’admiration pour leurs héros. Avec beaucoup de maturité et toujours en gardant leur empreinte personnelle, on sent un vrai hommage à Led Zeppelin sur la bien nommée « Loaded Bomb » (écoutez bien le riff, un régal) ou à Black Sabbath sur la plage titulaire. Au détail près que chaque titre repose sur un refrain bien catchy propre au Sleaze.
Sur « Gone Honey » c’est l’ombre d’un certain Alice Cooper qui plane dans un univers 70’s très présent.
Ce cocktail d’influences 70’s et de Sleaze Rock métallisé typique de la fin des années 80 fait mouche et ne sonne absolument pas ringard. Au contraire, l’album entier respire la fraîcheur et la passion du rock joué avec énergie, passion et un savoir-faire évident.
Vers la fin de l’album, la power ballade « Another Season In Hell » vient nous rappeler que les rockers issus de cette époque faste sont depuis longtemps passés maîtres dans cet exercice. N’ayant rien à envier à « The Ballad Of Jane » (1988) et à « Crystal Eyes » (1991), ce titre gorgé d’émotion arrive au bon moment pour permettre à l’auditeur de reprendre son souffle avant l’assaut final qu’est « Boom », titre punk/Metal qui clôture en beauté un grand album.
En saupoudrant leur Sleaze du meilleur des années 70, de punk et de Metal, La Guns a tiré le meilleur de l’alchimie créative qui unit la paire Guns/Lewis. L’idée la plus brillante qu’ils aient eu étant d’avoir enterré la hache de guerre en 2016… Et trois ans plus tard, ils nous offrent un des albums de l’année dans le genre Hard Rock au sens large. Chapeau bas et merci messieurs !
L’album :
- Rage
- Stay Away
- Loaded Bomb
- The Devil You Know
- Needle To The Bone
- Going High
- Gone Honey
- Don’t Need To Win
- Down That Hole
- Another Season In Hell
- Boom (Bonus Track)
Sur la toile :
Pays : US
Label : Frontiers Music srl FR CD 936
Sortie : 2019/03/29