KLEIN – Sonder
Originaire du Luxembourg, Jérôme Klein a d’abord gagné ses galons en tant que pianiste, vibraphoniste et batteur opérant dans les studios au service d’autres artistes. Puis l’envie lui est venue de voler de ses propres ailes et il a fondé son groupe Klein. C’est aussi son nom, c’est simple mais en fait, il n’y a que ça de simple dans la conception musicale de Klein. Le groupe pratique en effet une musique appelant différents éléments jazz, pop, new wave, électronique, avec une maîtrise des instruments de haute volée.
Le premier EP de Klein, simplement appelé ʺKleinʺ, sort en novembre 2018 et fait une très bonne impression auprès de la critique et du public. Jérôme Klein était déjà entouré de son équipe composée de Pol Belardi (vibraphone, basse, synthés), Niels Engel (batterie) et Charles Stoltz (programmation sonore). Malgré ses quatre titres, cet EP tenait fermement la demi-heure, au point de pouvoir passer pour un album. Atmosphères instrumentales et longs morceaux mettaient en valeur le piano habile et dansant de Jérôme Klein, sur des compositions très travaillées, laissant place aux autres instruments, dont la batterie.
Dans le premier album ʺSonderʺ, on retrouve ce savoir-faire technique, cette âme romantique et ces morceaux maniant coolitude et panache. On peut d’ailleurs poser la question préliminaire du sens du titre de l’album. Sonder veut dire rechercher au plus profond, ce qui est sans doute une grosse caractéristique du disque, dont les morceaux creusent l’âme et interrogent sur l’interaction de l’individu avec le milieu qui l’entoure. Mais n’oublions pas que nous sommes au Luxembourg, pays également d’expression germanophone et là, Sonder pourrait très bien vouloir dire spécial en allemand, ce qui est aussi une définition qui colle parfaitement à l’âme du disque.
Alors, sondons-nous et devenons spéciaux à l’écoute de cet album délicat et classieux, où les musiciens construisent un mélange de pop feutrée et de jazz-rock virevoltant, toujours au service d’un style et d’une bonne tenue qui tournent autour d’influences comme Level 42, un petit côté Chick Corea ou le Police raffiné de l’époque ʺSynchronicityʺ. Un chant aérien bercé par des notes de piano cristallines ouvre le disque, avec rapidement un basculement dans des rythmiques plus marquées, laissant partir un piano heureux de s’ébrouer dans des solos enlevés. Le chant ne sera pas trop de la partie sur les neuf compositions de ʺSonderʺ, Jérôme Klein et ses musiciens préférant se livrer à des progressions instrumentales, entre douceur (ʺSolaceʺ, ʺPoemʺ, ʺSonderʺ) et ambiances plus dansantes (ʺEpisodeʺ) ou progressives (ʺDownʺ, ʺCatalystʺ, ʺIntroversionʺ).
Voici un album très agréable d’écoute, à l’architecture musicale riche et fouillée, au potentiel visuel très fort car on imagine aussi facilement cette musique dans un film, comme bande son d’une histoire d’amour ou d’une aventure intérieure.
Le groupe :
Jerome Klein (piano, chant, synthés, composition)
Pol Belardi (vibraphone, basse, synthés)
Niels Engel (batterie)
Charles Stoltz (programmation sonore)
L’album :
ʺCatharsisʺ (05:40)
ʺEpisodeʺ (04:59)
ʺDownʺ (05:57)
ʺSolaceʺ (04:12)
ʺCatalystʺ (06:09)
ʺIntroversionʺ (05:01)
ʺCreatorʺ (05:00)
ʺPoemʺ (06:50)
ʺSonderʺ (04:06)
https://jeromeklein.bandcamp.com/album/sonder
https://www.facebook.com/jeromekleinmusic/
Pays: LU
Cristal Records
Sortie: 2021/12/10