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KING WEED – Slaves of freedom

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Découvert par hasard sur le Net, King Weed est un groupe pour le moins surprenant. Quatre Français (Lucas, guitare ; Antoine, guitare ; Charles, basse / claviers et Ruben, batterie) sortent depuis 2017 des albums de stoner instrumental à la cadence de quasiment quatre albums par an. La détermination de ces types est très louable. Ils ne dérivent jamais d’une sacro-sainte ligne qui consiste à faire du rock stoner pur jus, entièrement basé sur du riff de guitare, et encore du riff, et toujours du riff. Les pochettes des albums ont du mal à dissimuler la philosophie profonde de King Weed, avec ces louloutes qui fument des joints gros comme des barreaux de chaise et les titres des albums qui ne parlent que d’herbe et de fumée.

Ces types trouvent leur originalité dans leurs méthodes inébranlables. Depuis 2017, donc, King Weed a à son actif les albums ʺSmoking landʺ (2017), ʺSmoking signalsʺ (2017), ʺEternal hypnosisʺ (2018), ʺSmoking land, part IIʺ (2018), ʺDoom onʺ (2018), ʺAcid landʺ (2019), ʺSmoking meadowsʺ (2019), ʺToxic freedomʺ (2019), ʺSavannahʺ (2019), ʺBluntʺ (2020), ʺRiffs of the deadʺ (2020), ʺSmoking soulsʺ (2020), ʺThe seven sins in doomsdayʺ (2020), ʺLet there be weedʺ (2021), ʺSmoking land, part IIIʺ et ʺSlaves of freedomʺ (2021). Soit 16 albums en quatre ans, de quoi concurrencer sérieusement Guided By Voices, Aidan Baker et bien sûr faire pâlir de jalousie Metallica et son album tous les huit ans.

Il faut quand même reconnaître que si King Weed sort des albums aussi rapidement, c’est qu’il n’a pas à s’embêter avec les états d’âme d’un chanteur qui voudrait écrire plein de textes sur la faim dans le monde, l’égalité des sexes, la bien-pensance chez les papous ou la vie de Louise Michel. Le groupe n’est pas non plus handicapé par les atermoiements d’une maison de disques qui hésiterait à noyer le marché sous ses productions sous prétexte que le public pourrait se lasser et ne plus acheter. Parce que King Weed joue perso, est son propre maître et livre le fruit de son travail sur sa page Bandcamp sans rien demander à personne. C’est ça, l’esprit de débrouille 2.0, le survivalisme musical dans un monde où le disque physique sera bientôt un fossile d’un autre temps. Et peu importe si le public suit ou pas, les mecs tracent leur route, foncent avec obstination vers leur destin sans se préoccuper de ce que le monde en pense.

https://www.youtube.com/watch?v=qlw8swYoduE

Alors, écouter en boucle les seize albums de King Weed d’un coup, comme ça, risquerait peut-être de mener à l’indigestion mais si l’on aime l’esprit pionnier du stoner débarrassé de tous ses artifices métal, doom, sludge, ou post-machin et anti-truc, une bonne rasade de King Weed de temps en temps, avec de la guitare souveraine partout, ne peut faire que du bien. On fait ici l’apologie du dernier ʺSlaves of freedomʺ avec ses très bons ʺJungle danceʺ, ʺLies & traitorsʺ, ʺBall & chainsʺ ou ʺPrison boxʺ mais on aurait pu en faire tout autant et de la même façon pour les albums précédents, qui sont de la même trempe, deviennent classieux à force de toujours faire la même chose parce qu’en définitive, du point de vue musical, King Weed, ce n’est jamais la même chose.

King Weed, c’est fait pour des écoutes dans un bon fauteuil, les pieds sur la table basse, un énorme oinj aux lèvres ou un bon tonneau de bière à la main (selon les goûts). C’est un retour à un classicisme neutre qui fera toujours plaisir, surtout si on apprécie un certain conservatisme à l’égard du stoner. À bientôt pour le prochain album dans trois mois ?

Le groupe :

Lucas (guitare)
Antoine (guitare)
Charles (basse)
Ruben (batterie)

L’album :

ʺSlaves of Freedomʺ (05:02)
ʺJungle Danceʺ (07:31)
ʺLiberty Shacklesʺ (06:09)
ʺLies & Τraitorsʺ (06:19)
ʺBall & Chainʺ (04:49)
ʺFear No Moreʺ (05:23)
ʺPrison Boxʺ (05:26)
ʺPeace of Armsʺ (05:56)

https://kingweed.bandcamp.com/album/slaves-of-freedom
https://www.facebook.com/King-Weed-600878976934462/

Pays: FR
Autoproduction
Sortie: 2021/09/01

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