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KAVRILA – Mor

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Après un premier album ʺBlightʺ (2017) et une suite de trois EPs ʺRituals Iʺ (2016), ʺRituals IIʺ (2018) et ʺRituals IIIʺ (2021), Kavrila achève cette difficile année 2021 avec son deuxième album ʺMorʺ. Un chose est sûre, c’est que Miltiadis Karanastasis et sa bande sont toujours aussi en colère. Avec ʺRituals IIIʺ on avait découvert un groupe écorché vif, sanguinolent de rage et de révolte, puissant comme une bombe et hargneux comme un molosse. Sur ʺMorʺ, on retrouve toutes ces caractéristiques intactes, aiguisées, contondantes.

Kavrila est un combo qui sévit à Hambourg mais dont le leader est grec. C’est aussi un groupe habitué aux formats courts, avec des EPs de quatre titres et des albums qui ne dépassent pas la demi-heure. Le premier album affichait à peine 25 minutes et ce ʺMorʺ en est à 28 minutes et trente secondes. Mais ce n’est pas la quantité qui compte ici, c’est la qualité, ou plutôt l’intensité. On imagine mal en effet les hommes de Kavrila délivrer une heure entière de hardcore magmatique et de sludge gluant comme ils savent le faire sans aboutir à l’épuisement total. Il faut savoir se préserver pour durer.

Pour le moment, voici ʺMorʺ, magnifique décharge électrique qui vient frapper au cœur. La tension et la puissance sont au maximum et Kavrila démarre son album comme une charge d’une exemplaire brutalité. Sur les quatre premiers morceaux, c’est une attaque en piqué acharnée sur les tympans et sur le système nerveux. Là où le groupe parvient à s’élever du tourbillon hardcore classique, c’est en affinant un peu sa violence à partir de la seconde moitié du disque. ʺTremorʺ terminait déjà sur des notes un peu plus fines et c’est la plage titulaire ʺMorʺ qui recueille avec brio un mélange de virulence et d’atmosphères plus éthérées.

Par la suite, Kavrila va conserver cette ligne avec les fascinants ʺFlayʺ (début punk hardcore ultra-brutal, mâtiné de quelques infiltrations grunge et de ralentissements rythmique digne du doom le plus épais), ʺEndocardiumʺ (bondissant, tendu et rageur comme du Nirvana de la grande époque) ou ʺRIPʺ (le chaos érigé en système de pensée). Le plus long morceau de cette sélection est pour la fin, avec un ʺRetributionʺ occupant un septième de la durée de l’album et nous emmenant vers des rivages beaucoup plus calmes mais toujours aussi orageux, avec cette alternance entre tranquillité rêveuse et brusques explosions du chant.

La scène post-hardcore et sludge allemande a désormais un prince de sang capable de défendre et de faire évoluer le genre. Son nom : Kavrila.

Le groupe :

Alex (chant)
Andreas (guitare)
Daniel (basse)
Miltiadis Karanastasis (batterie)

L’album :

ʺWatershedʺ (02:04)
ʺHalfway Vanishedʺ (02:07)
ʺNebulaʺ (02:39)
ʺThe Factsʺ (03:12)
ʺTremorʺ (03:29)
ʺMorʺ (03:38)
ʺFlayʺ (03:10)
ʺEndocardiumʺ (01:53)
ʺRIPʺ (02:02)
ʺRetributionʺ (04:13)

https://kavrila.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/kavrilaband

Pays: DE
Narshardaa Records
Sortie: 2021/12/03

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