JEWELER – Tiny circles
Avec son diplôme d’ingénieur en aérospatiale en poche, Michael Voller était bien embêté dans sa Minneapolis natale : que faire de sa vie quand on adore la musique et qu’on ne veut pas passer des décennies à travailler pour concevoir des missiles pour faire la guerre ? On laisse tout tomber et on part gagner sa croûte comme serveur dans un restaurant, histoire d’avoir du temps pour écrire des chansons. C’est ce que fait Michael Voller, littéralement obsédé par la musique qu’il entend dans sa tête et qu’il veut absolument coucher sur la partition.
Le processus d’accouchement va être long. Avec une première ébauche de groupe, Voller tourne autour du pot, sent des choses mais n’arrive pas vraiment à les concrétiser. Fin du premier acte. On remet ça avec un deuxième combo, qui se fraye un chemin un peu plus loin dans l’esprit de Michael Voller qui commence à mieux cerner son sujet. Mais ce n’est pas encore suffisant. On efface tout et on recommence, cette fois-ci avec de nouveaux collaborateurs soigneusement sélectionnés.
C’est ainsi que naît Jeweler, autour de Michael Voller (chant, guitare, programmation, synthétiseurs), Lars Oslund (batterie, percussions, guitare, chant), Dillon Marchus (guitare, programmation, chant), Sylvia Jennings (chant, synthétiseurs), Sean Levine (synthétiseurs, chant) et Donny Hoover (basse et chant). Tout ce petit monde élabore enfin une vision musicale qui correspond à ce que Michael Voller veut exprimer, à savoir une pop rêveuse tendant vers le shoegaze, la noise-pop et le psychédélisme cotonneux. Une musique très anglaise, en quelque sorte, un style qui n’aurait pas dépareillé la Britpop des années 90 dans ce qu’elle avait de plus aérien (Spiritualized, et même un peu le Radiohead encore modeste des débuts).
L’album ʺTiny circlesʺ porte ce nom car il définit le processus de création musicale suivi par Michel Voller et ses compagnons, par cercles successifs démarrant petitement, puis s’agrandissant au fur et à mesure que les idées se développent. Avec une production assurée par Elijah Deaton-Berg, le groupe obtient un son magnifiquement réverbéré, propice à une méditation mélodique sinueuse et romantique, la tête dans les étoiles, le cœur dans la soie, les pieds sur l’herbe fraîche. Les petits diamants se succèdent autour du cou de ce Joailler sidéral : l’atmosphère dansante et feutrée de ʺA spoonful of poisonʺ, l’onirisme perlé de ʺForgivenessʺ, les ondes cristallines de ʺEnd of daysʺ, les harmonies chatoyantes de ʺFootstepsʺ, la mélancolie juvénile de ʺLion tamerʺ, le beat cotonneux de ʺWho is your flowerʺ.
L’ensemble du disque est une invitation à lever les yeux au ciel, à se laisser caresser les cheveux par le vent, à faire une pause dans le giron d’une contemplation rêveuse hors du monde. Tout est ciselé, doucement équilibré, évanescent et vaporeux. Une parenthèse enchantée hors de la folie du monde, pour une fuite passagère dans l’intemporalité.
Le groupe :
Michael Voller (chant, guitare, programmation, synthétiseurs)
Lars Oslund (batterie, percussions, guitare, chant)
Dillon Marchus (guitare, programmation, chant)
Sylvia Jennings (chant, synthétiseurs)
Sean Levine (synthétiseurs, chant)
Donny Hoover (basse et chant)
L’album :
ʺA Spoonful of Poisonʺ (03:41)
ʺBetrayalʺ 02:43)
ʺForgivenessʺ (01:50)
ʺDon’t Cry For Meʺ (03:16)
ʺDustʺ (04:32)
ʺEnd of Daysʺ (03:03)
ʺTroubleʺ (03:17)
ʺOld Soulsʺ (03:50)
ʺSavior Complexʺ (03:46)
ʺFootstepsʺ (03:20)
ʺLion Tamerʺ (04:03)
ʺTiny Circlesʺ (04:39)
ʺWho Is Your Flower?ʺ (03:25)
https://jewelertheband.bandcamp.com/album/tiny-circles
https://www.facebook.com/jewelertheband/
Pays: US
Autoproduction
Sortie: 2021/06/11