INTO ORBIT – Kinesis
Depuis 2013, deux néo-zélandais du nom de Paul Stewart (guitare) et Ian Moir (batterie) ont formé Into Orbit, combo post-rock ne faisant que dans l’instrumental. Se limiter à de l’instrumental quand on est uniquement un duo est un pari risqué. A la différence d’autres duos comme Black Box Revelation, Royal Blood ou les Black Keys qui ont un chanteur, ce genre de combinaison très limitée peut rapidement amener droit dans le mur de la répétition ou de la routine. Et pourtant, quand on parcourt les trois albums d’Into Orbit (ʺCavernsʺ, 2014 ; ʺUnearthingʺ, 2017 et ʺKinesisʺ,2019), on reste captivé par les combinaisons instrumentales et les compositions alliant force et douceur, capables de se renouveler pour toujours produire davantage d’émotions.
La musique de Paul Stewart et Ian Moir visite les territoires de la mélodie, de la mélancolie et de la puissance sonore. A l’instar de Russian Circles, Jakob ou Mogwai, Into Orbit forge une musique envoûtante, habitée et séduisante, à la croisée des chemins entre un post-rock pensif et un post-metal explosif. Si le premier album est encore empreint de rock progressif, le deuxième évolue nettement vers une association entre progressisme, psychédélisme et heavy metal. La synthèse apparaît dans ce troisième album ʺKinesisʺ qui poursuit l’exploration des possibilités entre un post-rock aventureux et un métal progressif de haut vol.
Le résultat est une suite de neuf morceaux d’une durée de cinq bonnes minutes en moyenne, entre les petits de moins de deux minutes (ʺNilʺ) et le long final de près de huit minutes (ʺHorusʺ). La guitare s’en donne à cœur joie, laissant gicler des riffs musclés à la régalade, sous le soutien rythmique d’une batterie qui peut être féroce par moment. Le calme revient toujours à échéances régulières, pour mieux souligner la dualité musicale qui anime Into Orbit, entre force brute et sentiments délicats.
Il existe une scène post-rock assez bien établie en Nouvelle-Zélande, avec des groupes comme Jakob, Kerretta, Without Borders, Mean et Into Orbit. Peut-être est-ce le fait de regarder des troupeaux de moutons paître aux pieds de montagnes perdues sous des nuages blancs qui donne une telle inspiration mais en tous cas, la musique post-rock qui vient de ces lointaines antipodes vaut le détour.
Le groupe :
Paul Stewart (guitare)
Ian Moir (batterie)
L’album :
Shifter 06:11
Between Stars 05:07
Crystallise 04:12
Summoning 04:24
Nil 01:43
Emergence 04:29
Burial Mask 06:24
Pale Sky 03:38
Horus 07:29
https://intoorbit.bandcamp.com/album/kinesis
https://www.facebook.com/intoorbit/
Pays: NZ
Ironclad Productions
Sortie: 2019/05/01