INSTRUMENT – Sonic cure
Markus Schäfer est un des membres fondateurs de ce groupe munichois et avait fait auparavant partie avec le batteur Nicholas Sierig de Cosmic Casino, un groupe formé en 1999 à Munich et responsable de deux albums avant sa séparation en 2008. C’est l’année suivante que les deux hommes fondent Instrument. Le groupe donne dans un rock progressif bien appuyé, volontiers lourd, qui se développe sur de longues phases instrumentales, avec un chant assez rare. Le groupe commet ici son quatrième album, après ʺInstrumentʺ (2010), ʺOlympus Monsʺ (2012) et ʺRead booksʺ (2014).
S’il se passe un temps relativement long entre ʺRead booksʺ et ʺSonic cureʺ, c’est qu’il y a eu entretemps un petit virus coriace qui a mis toute l’industrie du disque par terre pendant deux bonnes années. Markus Schäfer (basse, guitare, chant), Hubert Steiner (guitare) et Nicolas Sierig (batterie, percussions) rongent leur frein chez eux comme tous les confinés de la terre et Markus Schäfer se met à composer de nouveaux titres, avec colère et fièvre. Il va être question de dénoncer les méfaits du coronavirus tout en ne portant pas le blâme sur les autorités politiques et sanitaires, qui ont réagi comme elles ont pu et comme elles l’ont senti à l’époque.
Il en résulte un disque très riche, abondamment fourni en atmosphères progressives et heavy rock de toutes sortes. Instrument a particulièrement soigné ses compositions, comme il le fait toujours d’après ce qu’on a pu entendre des disques précédents. Mais il faut admettre ici que les choses sont particulièrement raffinées. Beaucoup de titres s’étendent sur des durées de six à huit minutes, autorisant des pérégrinations prolongées dans des successions d’atmosphères toujours intéressantes.
Le démarrage en douceur de ʺAnother man’s ruinʺ place tout de suite l’auditeur dans la bonne ambiance. Il est question ici de progressif lourd, à la limité du métallique, mais bien dosé également en stoner, ce qui fait penser aux autres munichois de Colour Haze. Mais des passages plus indie rock rappellent également des groupes comme Pavement ou Buffalo Tom. Les choses continuent d’être passionnantes sur le tendu ʺGood neighbourʺ, qui accélère les rythmes en mode shoegaze énervé. La longue version de la plage titulaire ʺSonic cureʺ est également un petit régal. Les guitares et les voix sont fluides, tout s’écoule dans la perfection sur ce titre au tempo également élevé.
Après une série de titres plus calmes, le groupe reprend ses incantations fascinantes sur les excellents ʺRebellious heartʺ et ʺMinor threatʺ, toujours aussi abondants en idées et en climats changeants. On remarque aussi le formidable jeu de batterie de Nicholas Sierig, toujours impeccablement en phase avec les différents changements de rythmes. L’album parvient à franchir les plus de 65 minutes sans se perdre dans l’ennui Les derniers titres sont également pleins de douceur et de force (ʺA beer and a shotʺ, ʺThe 21st yearʺ).
La découverte d’Instrument, groupe de métal progressif pointu, s’avère des plus intéressantes et c’est une belle expérience enrichissante pour les amateurs de morceaux fouillés et complexes.
Le groupe :
Markus Schäfer (basse, guitare, chant)
Hubert Steiner (guitare)
Nicolas Sierig (batterie, percussions)
L’album :
ʺAnother Man’s Ruinʺ (5:46)
ʺGood Neighbourʺ (3:49)
ʺSonic Cure – Long Versionʺ (5:31)
ʺWe don’t have to but we canʺ (5:54)
ʺSafe travelsʺ (6:17)
ʺHomeʺ (5:01)
ʺRebellious Heartʺ (7:20)
ʺSee ya on Groove Planetʺ (8:31)
ʺMinor Threatʺ (6:56)
ʺA beer and a shotʺ (4:23)
ʺThe 21st yearʺ (6:08)
https://www.facebook.com/Instrumentband
Pays: DE
The Instrument Village
Sortie: 2022/11/11