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INHUME – Exhume, 25 years of decomposition

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La sortie de cette roborative compilation sur le label Xenokorp va être l’occasion de faire un peu le point sur Inhume. Ce groupe néerlandais formé en 1994 est sans doute l’un des combos grindcore les plus brutaux que la Terre ait jamais porté. C’est bien simple, ces gens feraient passer Napalm Death ou Carcass pour des groupes de reprises d’Elton John. Cela fait quand même une bonne trentaine d’années que j’expose mes tympans aux doux refrains du grindcore, mais je dois admettre qu’Inhume a réussi à m’impressionner avec une violence et une brutalité que l’on pourrait qualifier d’ultime. Après eux, on ne peut pas faire plus sordide, plus taré ou plus malsain. Cannibal Corpse, à côté? Des calvinistes…

Historiquement, Inhume a eu ses meilleurs moments au début des années 2000, avec la production de ses premiers albums «Decomposing from inside» (2000) et «In for the kill» (2003). Suivront «Chaos dissection order» (2007), un album partagé avec le groupe Mumakil («Slimewaves series, volume 6», en 2008), puis le dernier album en date, «Moulding the deformed», en 2010. Côté personnel, Inhume a toujours pu compter sur la paire Loek Peeters (basse) et Ben Janssen (guitare), qui avaient également joué dans Bile (devenu Skullhog) et Drowning In Tears. Au chant, Dorus van Ooij est arrivé en 2004, c’est-à-dire après l’âge d’or du groupe. Pour le moment, aucun nouvel album n’est prévu et c’est le batteur Remco Verhees qui occupe le tabouret depuis 2016, après avoir été accompagnateur en concert.

Aborder Inhume, donc, c’est accepter l’idée qu’il peut toujours y avoir plus brutal que le brutal, pire que le pire et plus extrême que l’extrême. Si vous voulez épater votre entourage avec la sauvagerie complétement dingue d’Inhume mais que vous avez du mal à trouver les albums ou ne savez par où commencer, cette compilation de 34 titres (qui ne dure que 70 minutes, ce qui porte la durée moyenne d’un morceau à moins de deux minutes) sera idéale puisqu’elle renferme quasiment l’intégrale du premier album «Decomposing from inside», donne un aperçu des autres albums (notamment «Moulding the deformed» qui est représenté à hauteur de six morceaux sur treize) et propose quelques titres qui n’étaient sortis que sous la forme de démos en 1995 et 1997. Cela permet d’appréhender l’évolution subtile du style musical d’Inhume, qui passe au fil des ans d’un deathgore ultra-brutal à… un deathgore ultra-brutal.

Quelques titres tout en délicatesse parnassienne comme «Fucking shit», «Squirming parasites», «Blood sperm shit», «Gargling guts», «Human fucking guinea pig», «Cadaverous abortion», «Genital cancer» ou «Bowel movement» nous permettent de comprendre toute la sensibilité gracile qui hante les imaginaires de ces fins esthètes d’Inhume. Quelques morceaux comme «Trapped in darkness» ou «Fucking shit» apparaissent deux fois car ils sont aussi en version démo. Ça permet de les réécouter au cas où on n’aurait pas tout compris la première fois. D’ailleurs, il n’y a pas grand-chose à comprendre puisque les paroles ne consistent qu’en des borborygmes furieux de phacochère passé à la torture électrique.

Que dire d’autre? Cette compilation «Exhume, 25 years of decomposition» peut faire l’objet d’un joli cadeau de Noël à votre belle-mère ou à votre patron tyrannique. Elle peut aussi servir à stopper nette une fête entre amis à la maison, histoire de faire fuir les derniers traînards qui vous empêchent d’aller vous coucher car ils veulent finir toutes les cacahuètes et les bouteilles de Chouffe en écoutant du Gloria Gaynor. Elle peut aussi aider à un rituel de passage dans une autre dimension sonore pour tous ceux qui prennent encore Scorpions pour le groupe le plus lourd du monde. Mais une chose est sûre : on ne voit plus les choses de la même façon après être passé dans la broyeuse sonore joyeusement activée par Inhume.

L’album chroniqué est en vente sur la boutique en ligne du label

Pays: NL
Xenokorp Records
Sortie: 2018/12/07

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