INGLORIOUS – We will ride
Voilà un groupe qui monte. Inglorious, en effet, depuis ses sept années d’existence, a déjà quatre albums à son actif et des taux d’écoute de plus en plus conséquents sur les différents recoins du Net. Son domaine, c’est le hard rock à l’ancienne revu et corrigé, comme une version plus moderne et rajeunie des vieux maîtres Deep Purple, Whitesnake, Aerosmith ou Led Zeppelin. Si ce groupe anglais monte peu à peu dans les estimes, c’est sans doute grâce la puissante personnalité vocale de son chanteur Nathan James, un colosse faisant penser à un croisement entre Robert Plant, pour la chevelure léonine, et Warren Haynes de Gov’t Mule pour le gabarit. Car Nathan James a une voix, et une sacrée voix. Celle-ci l’a entraîné dans des shows de télé réalité et sur les dernières marches du concours Superstar, qui consistait à désigner un nouveau Jésus-Christ pour le ʺJesus Christ Superstarʺ d’Andrew Lloyd Webber. On a pu aussi voir Nathan James sur les tournées du très rentable Trans-Siberian Orchestra ou en compagnie d’Uli Jon Roth, l’historique premier guitariste de Scorpions.
Mais c’est avec Inglorious que Nathan James trouve son véritable terrain d’épanouissement. Il forme ce groupe en 2014 avec Phil Beaver (batterie), Colin Parkinson (basse), Will Taylor (guitare) et Drew Lowe (guitare). Ce line-up ne vas pas tarder à changer lourdement, l’influence de Whitesnake ne produisant pas ses effets uniquement dans la musique du groupe. Au moment où sort le premier album ʺIngloriousʺ (2016), Drew Lowe a déjà quitté l’embarcation, a été remplacé par Jack Edwards, qui a lui-même cédé sa place très vite à Andreas Eriksson. Ce dernier forme donc la paire de guitaristes avec Will Taylor sur ce premier album et sur ʺInglorious IIʺ en 2017, albums déjà signés chez Frontiers Music. C’est Kevin Shirley (Iron Maiden, Aerosmith, Led Zeppelin, Joe Bonamassa, Black Stone Cherry…) qui mixe ce deuxième album, tout comme le troisième ʺRide to nowhereʺ en 2019. Entretemps, Will Taylor a quitté le groupe et c’est Drew Lowe qui est revenu. Mais au moment de la sortie du troisième album, Drew Lowe, Andreas Eriksson et Colin Parkinson ont évacué les lieux, après avoir participé à l’enregistrement de ʺRide to nowhereʺ. Nathan James et Phil Beaver restent donc les seuls membres d’origine lorsqu’il s’agit de concevoir le quatrième album, avec le concours des nouveaux venus Danny Dela Cruz (guitare), Dan Stevens (guitare) et Vinnie Colla (basse).
Ces changements de personnel, surtout au niveau des guitaristes, n’ont pas empêché Inglorious de devenir glorieux dans les charts de son pays d’origine. En effet, le premier album est monté à la 45e place, le deuxième à la 22e place, le troisième à la 57e place et le nouveau ʺWe will rideʺ est déjà à la 63e place une semaine après sa parution le 12 février dernier. D’autres pays comme la Suisse ou l’Allemagne ont aussi accueilli des albums d’Inglorious dans leurs classements, le dernier album se plaçant à la 87e place des charts allemands.
Un vent favorable souffle donc sur Inglorious qui revient ici avec un album superbement produit par Romesh Gogandoda (Bring Me The Horizon, Bullet For My Valentine, Motörhead), un producteur expérimenté qui a su tirer le meilleur parti des musiciens réunis en studio en pleine crise épidémique. Remontés comme des pendules, contents de la nouvelle osmose se faisant bien avec les nouveaux musiciens et les anciens, les hommes d’Inglorious couchent sur la bande une nouvelle série de morceaux percutants et fiers, dans la lignée des Whitesnake, Bad Company ou Altered Bridge. Certes, tout ceci a un goût d’air connu et place Inglorious dans le peloton des bons petits groupes de hard rock qui ont eu leur petit moment de gloire ces dernières années, comme The Darkness, The Answer ou The Treatment, sans qu’il soit garanti qu’on parle encore d’eux dans dix ans. Mais ce qui fait la plus-value d’Inglorious, c’est incontestablement la voix de Nathan James, qui est un sacré costaud dans le domaine du chant.
Le velu blond peut nous faire avaler n’importe quelle chansonnette déjà entendue mille fois, grâce à son organe d’exception et c’est ainsi que ʺShe won’t let you goʺ, ʺMessiahʺ, un ʺMedusaʺ Whitesnake à mort, l’obligatoire ballade ʺEye of the stormʺ, le dramatique ʺCruel intentionsʺ, le fiérot ʺDo you like itʺ ou l’excellent et inventif ʺHe will provideʺ feront passer de beaux moments électrifiés à l’auditeur.
Ici, pas de subdivisions compliquées en sous-genres et sous-sous-genres du métal, on a du hard rock canal historique, fondu dans la masse, sans prise de tête, viril et instinctif. Une belle occasion de se vider la tête et de retrouver une spontanéité simple et rafraîchissante.
Le groupe :
Nathan James (chant)
Danny De La Cruz (guitare)
Dan Stevens (guitare)
Vinnie Colla (basse)
Phil Beaver (batterie et percussions)
Rob Lindop (claviers et piano)
L’album :
ʺShe Won’t Let You Goʺ
ʺMessiahʺ
ʺMedusaʺ
ʺEye of the Stormʺ
ʺCruel Intentionsʺ
ʺMy Miseryʺ
ʺDo You Like Itʺ
ʺHe Will Provideʺ
ʺWe Will Meet Againʺ
ʺGod of Warʺ
ʺWe Will Rideʺ
https://www.facebook.com/weareinglorious
Pays: GB
Frontiers Music
Sortie: 2021/02/12