IAN, Mike – The learning tree
Mike Ian est un multi-instrumentiste américain qui fait le job. Voilà. Avec lui, on n’a pas devant soi une super rock star, un capricieux aberrant, un fabricant de scandales. Juste un musicien qui œuvre dans l’ombre mais qui accomplit quand même un travail considérable depuis une vingtaine d’années dans son propre Eyeball Studio situé dans le New Jersey. On peut venir le voir pour enregistrer une démo, pour faire un disque ou l’inviter à participer à un groupe en tant que musicien de session. Le business musical est plein de ces petits faiseurs indispensables dont le talent n’est pas gaspillé dans la surenchère démonstratrice mais fixé sur l’objectif du travail bien fait.
Mais Mike Ian n’est pas qu’un exécutant ou un lecteur de partitions appartenant aux autres. Il a sa créativité qui a eu l’occasion de s’exprimer bien des fois dans des albums solos. Depuis près de 25 ans, Mike Ian oscille entre différents genres, se laissant aller au jazz fusion (la trilogie des ʺBig Bangʺ, parus respectivement en 1998, 2012 et 2019), à des arrangements orchestraux (les albums ʺOrchestral worksʺ et ʺOrchestral works, vol. 2ʺ de 2000 et 2014), des morceaux joués à la guitare acoustique (ʺAcoustic works, vol. 1ʺ et ʺAcoustic works, vol. 2ʺ de 2003 et 2015). Dans un registre plus pop, rock et country, Mike Ian a également réalisé l’album ʺPuzzle piecesʺ en 2010.
Après une bonne douzaine d’années, Mike Ian renoue donc avec un album tourné vers le pop rock, avec cet excellent ʺThe learning treeʺ, où il a comme à son habitude tout exécuté, de l’écriture des textes (néanmoins partagée avec un certain Troy Raleigh), à la composition en passant par tous les instruments, l’enregistrement, le mixage, la mastérisation, le pressage des copies, le placement dans les pochettes et la mise dans des cartons destinés à l’envoi chez les disquaires. Et le tout sort sur le label Voidfree Records, la propre maison de disques de Mike Ian. Voilà un exemple de parfaite autarcie artistique.
Mike Ian révèle des talents de compositeur parfaitement en ligne avec le classicisme pop des années 70/80. Avec lui, on pense à Billy Joel, Paul McCartney (pour le timbre vocal assez similaire), Bryan Adams, John Wetton, entre autres. Mike Ian s’est fixé des objectifs ambitieux sur cet album, en termes d’arrangements (la présence de cordes qui donnent une ampleur magnifique à de nombreuses chansons), de compositions (des titres pleins d’envolées lyriques, d’un romantisme puissant) et de variétés (ballades, progressif, chansons rock et pépites pop cohabitent sur ce disque). Et Il remporte brillamment tous ces défis.
On voyage donc à travers cet album en se rassasiant à de superbes étapes comme ʺA pirate’s dreamʺ qui ouvre le disque), ʺHereafterʺ, ʺLetter to homeʺ (qui envoie comme de l’Elton John de la grande époque) et les deux ballades finales ʺSomething more nothing lessʺ et ʺShine onʺ qui vous clouent sur place dans un océan d’émotion.
Il serait temps que Mike Ian se décide à devenir une rock star mondiale. On ne saurait trop recommander ce superbe album qui renoue avec des choses déjà bien expérimentées, certes, mais qui ressuscite l’esprit de la belle chanson rock, émouvante et d’une sincérité à toute épreuve. Pour les personnes sensibles qui chialent pour un rien, prévoyez une boîte de mouchoirs en papier.
L’artiste :
Mike Ian (tout)
L’album :
ʺA Pirate’s Dreamʺ
ʺHappily Ever afterʺ
ʺCast in Stoneʺ
ʺHereafterʺ
ʺNext Stop Anywhereʺ
ʺSavedʺ
ʺLetter to Homeʺ
ʺSomething More Nothing lessʺ
ʺShine Onʺ
https://mikeian.com/home
https://www.facebook.com/mike.ian.18
Pays: US
Voidfree Records
Sortie: 2022/04/08