GAMA BOMB – Sea savage
L’Irlande n’est pas que le pays du folk celtique et des Cranberries, on y trouve aussi de petits combos thrash metal qui sont à l’image des lieux, c’est-à-dire sympathiques et détendus, comme c’est le cas pour Gama Bomb, un groupe qui affiche presque deux décennies de bons et loyaux services envers la cause du thrash metal.
Formé à l’origine à Newry en Irlande du Nord, Gama Bomb émigre vers l’Irlande proprement dite et vient prendre ses quartiers à Dublin, où son style tranche radicalement avec celui des bardes qui animent les pubs du coin avec leurs cornemuses et leurs guitares sèches. Animé depuis toujours par le bassiste Joe McGuigan et le chanteur Philly Byrne, Gama Bomb a connu quelques guitaristes et batteurs avant que le gratteur Domo Dixon ne prenne définitivement place dans le groupe en 2005, suivi en 2012 par son collègue John Roche à la guitare rythmique. Quant au batteur, Paul Caffey a tenu les fûts à partir de 2005 mais il vient de quitter le groupe en 2020.
Mais en attendant de trouver un nouveau cogneur, Gama Bomb a l’occasion d’éditer son septième album ʺSea savageʺ, qui vient compléter une collection faite de ʺSurvival of the fastestʺ (2005), ʺCitizen Brainʺ (2008), ʺTales from the grave in spaceʺ (2009), ʺThe terror tapesʺ (2013), ʺUntouchable gloryʺ (2015) et ʺSpeed between the linesʺ (2018). On le voit d’après les titres facétieux de certains albums, Gama Bomb aime pratiquer l’humour potache et il situe ingénieusement son style dans la franche rigolade, néanmoins doublée d’un talent certain pour écrire des textes littérairement bien pensés et futés.
Cela fait plaisir de découvrir un groupe de thrash metal qui ne se prend pas trop au sérieux en ces périodes marquées par la tristesse ambiante et l’angoisse vendue en caisses de douze par les médias et les gouvernants de tous bords. En ce sens, on retrouve chez Gama Bomb un petit côté Tankard, les obsessions pour la bière étant remplacées par des histoires de zombies, de monstres en plastique mou, de héros du kungfu ou de films de flics qui flinguent d’abord et posent les questions après.
Et ce n’est pas parce que les gens de Gama Bomb sont des rigolos qu’ils jouent comme des manches. En témoigne ce ʺSea savageʺ qui aligne une douzaine de tires enlevés, joués pied au plancher, avec le panache d’une bande de petits voyous qui dévalisent une banque en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire, sourire aux lèvres et chapeau haut-de-forme sur la tête. Au milieu de riffs bien serrés, d’une vélocité rythmique imprenable, d’un chant hâbleur capable de monter sur les aigus et de chœurs virils et brutaux à la Suicidal Tendencies, Gama Bomb détend l’atmosphère tout en mettant le feu avec ses chansonnettes couillues et marrantes, comme ʺJudo killerʺ, ʺMiami supercopsʺ, ʺShe’s not my mother, Toddʺ, ʺLords of the Hellfire clubʺ ou ʺReady steady, goatʺ, des hymnes à l’énervement hilare et à la fine plaisanterie recouverte de plaques de blindage. De plus, la production est impeccable, ce qui ne gâche rien.
Pour la prochaine Saint-Patrick, au lieu de vous embêter avec de la viole et des danseurs de gigues, réunissez une bande de potes bien chauds et pogotez comme des idiots en écoutant cet album de Gama Bomb, ça mettra de la joie dans les foyers.
Le groupe :
Joe McGuigan (basse)
Philly Byrne (chant)
Domo Dixon (guitare lead)
John Roche (guitare rythmique)
L’album :
ʺJudo Killerʺ (03:32)
ʺSea Savageʺ (03:57)
ʺMiami Supercopsʺ (03:18)
ʺShe’s Not My Mother, Toddʺ (02:22)
ʺIronbloodʺ (03:18)
ʺLords of the Hellfire Clubʺ (02:32)
ʺSheer Khanʺ (04:38)
ʺRusty Jawʺ (02:56)
ʺMonsterizerʺ (03:01)
ʺReady, Steady, Goat!ʺ (04:09)
ʺElectric Pentacleʺ (02:37)
ʺGone Haywireʺ (02:30)
https://gamabomb.bandcamp.com/album/sea-savage
https://www.facebook.com/gamabomb
Pays: IE
Prosthetic Records
Sortie: 2020/12/04