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FREAKY OLD NATION – Freaky Old Nation

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Chez Freaky Old Nation, les choses fonctionnent selon des périodes d’un an. De septembre 2014 à septembre 2015, Joe Grosjean (guitare et chant), Jérôme Davio (basse et chant- et Thibaud Mathieu (batterie) apprennent à se connaître dans le nouveau projet qu’ils viennent de lancer. Il faut accorder les influences différentes des musiciens, qui viennent d’univers assez distants, entre blues, bossa nova et folk (pour Joe Grosjean), guitare classique (pour Jérôme Davio) et un curieux mélange jazz/metalcore pour Thibaud Mathieu. C’est le temps des répétitions et de l’écriture des premières chansons sur une base simplement et pleinement rock afin de trouver un terrain commun. Puis de septembre 2015 à septembre 2016, c’est l’année des premiers concerts, afin de se faire la main et de se trouver un public. On arrive à septembre 2016, où le groupe a l’occasion de fomenter un premier EP trois titres qu’il promotionne sur les scènes locales du centre-Ardenne, sa région d’origine. Et enfin, à partir de septembre 2017, c’est l’occasion de réaliser un premier album complet grâce au soutien d’une maison de disques qui a repéré le groupe et qui voit en lui un potentiel. On en arrive alors à 2018 où cet album est composé, enregistré et finalisé pour finalement voir le jour au début de ce printemps.

C’est une histoire assez classique que je viens de raconter, celle d’un groupe de rock normal qui suit un chemin normal. Et en effet, chez Freaky Old Nation, tout semble normal. Le trio évolue dans un genre que l’on peut qualifier tout simplement de rock. Ici, pas question de soft-rock, de pop-rock, de hard-rock, de post-rock, d’anti-rock, de contre-rock ou que sais-je encore, on a du rock, point. Si, il y a bien une petite pointe funky qui suinte de temps à autre (ʺChaosʺ) mais en général, Freaky Old Nation nous sert une synthèse de ce qu’il y a de plus intelligent et de sensible dans le rock. Ça ne braille pas, ça n’exagère pas, ça ne grogne pas, ça ne va pas super vite, ça ne va pas super lentement mais c’est soigneusement équilibré entre mélodies entraînantes et chansons hautement respectables.

Freaky Old Nation compose effectivement des morceaux savamment pesés en émotion, en technique et il parvient toujours à insuffler une âme particulière à ses titres tout en suivant les règles de l’art en matière d’écriture. On aurait pu avoir de cette manière un album quelconque et lissé à l’excès mais par bonheur, on a ici un album pertinent, personnel et attachant. L’expérience musicale de ces messieurs est évidente, on sent la patte chevronnée du musicien qui a vécu. Côté message, l’essentiel des textes est en anglais mais il y a quand même cette chanson ʺDominationʺ, bien blues rock et qui pose la question en français de la raison des malheurs du monde, venant sans doute de l’obsession humaine envers la domination. Si l’homme veut se prendre pour Dieu, ça va forcément partir en quenouille. On ne va pas s’appesantir sur le problème de l’orgueil humain, source de péché mortel, mais il y a quand même quelques idées intéressantes qui sont lancées par Freaky Old Nation sur cette question métaphysique.

Voilà, il y a bien des choses sympathiques à découvrir au sujet de ce bon groupe qu’est Freaky Old Nation. Si vous passez par les Ardennes un de ces quatre, vérifiez si ce groupe ne traîne pas quelque part dans un club du coin, ça peut valoir le détour.

Pays: BE
Moonzoo Music
Sortie: 2019/04/02

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