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FLYING CIRCUS – 1968

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A juger par les bobines des musiciens sur les photos du livret intérieur de l’album ʺ1968ʺ, il est clair que les gens de Flying Circus ont vécu l’année 1968. Non, ce n’est pas de la méchanceté anti-vieux car moi aussi j’ai vécu 1968. J’avais deux ans… Alors que les types de Flying Circus avaient certainement l’âge de porter le pavé. Mais bon, trêve de polémiques entre vieux et moins vieux, revenons à la musique et au concept de cet album de Flying Circus, sixième de la série pour ce groupe progressif allemand formé à Grevenbroich (Westphalie du Nord) en 1990.

Flying Circus a voulu rendre hommage à l’année 1968, qui fut une année plutôt chargée, comme chacun sait. A la fois du point de vue politique (des émeutes un peu partout en France, en Allemagne, au Japon, au Mexique, l’écrasement du Printemps de Prague par les blindés soviétiques), militaire (la guerre du Vietnam bat son plein), sociologique et culturel (les hippies, la musique pop, l’amour libre, les cheveux longs). Et pour nous rockers, l’année de formation de Led Zeppelin, Deep Purple, la sortie de ʺBorn to be wildʺ de Steppenwolf, l’album blanc des Beatles, le premier album d’Iron Butterfly, la séparation de Cream et bien d’autres choses tout à fait excitantes. Oui, l’année de naissance de Phil Anselmo, j’allais oublier.

De leur côté, Michael Dorp (chant), Michael Rick (guitare), Roger Weitz (basse), Ande Roderigo (batterie et chœurs) et Rüdiger Blömer (claviers et violon) ont écrit ce concept album qui prend le parti de la description historique au travers de chansons intitulées ʺParisʺ, ʺNew Yorkʺ, ʺPragueʺ, ʺDerryʺ, ʺMy Laiʺ, ʺMemphisʺ, ʺViennaʺ, ʺBerlinʺ. Seule la chanson ʺThe hope we had (in 1968)ʺ et sa coda en fin d’album ne parle pas d’une ville. Bien sûr, chaque nom est lié à un événement. Une petite liste chronologique dans le livret du CD permet de se retrouver parmi les événements marquants de 1968. Bien sûr, ʺParisʺ, ʺNew Yorkʺ, ʺPragueʺ, ʺBerlinʺ, ʺViennaʺ renvoient à des émeutes et manifestations ayant mal tourné entre pacifistes, gauchistes et forces de l’ordre. ʺMemphisʺ est une évocation de l’assassinat de Marin Luther King, qui eut lieu dans cette ville le 4 avril. ʺMy Laiʺ est une ville du Sud-Vietnam où se déroulèrent en janvier 1968 des massacres de civils perpétrés par l’armée américaine, façon Oradour, si vous voyez ce que je veux dire. Quant à ʺDerryʺ, c’est également un événement lié à des affrontements très durs entre les forces de police et des manifestants nord-irlandais qui défendaient les droits de l’homme. Mais l’Irlande du Nord a aussi eu son lot de tragédies également en 1969, 1970, 1971, 1972…

Musicalement, c’est aussi l’esprit de 1968 qui règne sur un classic rock progressif de bonne facture, où on peut apprécier de l’énergie de la puissance d’exécution ainsi qu’une habileté certaine dans l’exécution des morceaux. On pense à Rush, Marillion, King Crimson, Pink Floyd, Anekdoten, Family. Bref, Flying Circus commet ici un bon album en évitant les écueils de la pleurnicherie nostalgique à outrance ou de la démonstration de technicité surabondante. Il y a de la sincérité et de l’engagement envers le désir réussi de faire de la bonne musique. Oui, 1968 fut une année charnière, porteuse d’espoirs et de profonds changements dans le monde. Elle devait accoucher du grand soir et on s’est finalement retrouvé avec l’ultralibéralisme, le gaspillage de la planète et une épidémie mondiale. C’était bien essayé…

Le groupe :

Michael Dorp (chant)
Michael Rick (guitare)
Roger Weitz (basse)
Ande Roderigo (batterie et chœurs)
Rüdiger Blömer (claviers et violon)

L’album :

ʺParisʺ (5:29)
ʺNew Yorkʺ (4:48)
ʺPragueʺ (5:26)
ʺDerryʺ 1:58)
ʺThe Hopes We Had (In 1968)ʺ (6:44)
ʺMy Laiʺ (6:42)
ʺMemphisʺ (5:23)
ʺViennaʺ (2:07)
ʺBerlinʺ (7:48)
ʺThe Hopes We Had (Reprise)ʺ (1:06)

https://www.facebook.com/FLYING-CIRCUS-117944154951115/

Pays: DE
Fastball Music
Sortie: 2020/03/27

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