ESTHESIS – Out of Step
Nouvelle étape discographique, dans l’histoire du groupe français Esthesis, dont j’ai déjà chroniqué d’autres albums, une formation que j’avais pu voir il y a quelques années, lors d’un concert donné dans la mythique salle Chez Paulette. Un excellent souvenir, qui m’avait permis de rencontrer son concepteur Aurélien Goude (composition, écriture, chant, claviers), ainsi que son bassiste Marc Anguill, et son batteur Arnaud Nicolau, un projet musical auquel j’ai directement adhéré, malgré la conception d’une discographie, aux évolutions majeurs d’opus en opus ! La preuve s’il en est, qu’Aurélien souhaite faire mûrir son projet, avec l’aide supplémentaire aujourd’hui, de Remi Geyer pour les lignes de guitares, et Mathilde Collet pour les voix additionnelles. Ajoutons encore que l’on aurait devant nous, l’album le plus sombre et le plus cinématographique de la discographie du groupe français !
Voyons cela, en découvrant les pistes de l’opus, avec la mise en place d’une atmosphère aérienne et légèrement mystérieuse, qui élance une première plage quelque peu lancinante, et bien sûr progressive. Des riffs accrocheurs viennent alors booster, une composition en grande partie atmosphérique, le chant étant travaillé pour accentuer la profondeur de la chanson. Passons au premier single de l’album, avec toujours une importante utilisation des claviers (synthés, et programmations), conservant ainsi cette ambiance atmosphérique, et cette profondeur :
Un joli passage à la guitare, apportera un plus à une composition progressive, atmosphérique, aérienne, fluide, et peut-être effectivement cinématographique ou cinématique. Belle complicité des voix, pour un morceau finalement prenant ! ’Fracture’ 1 et 2, sont deux courts interludes fortement atmosphérique voire ambient, qui je pense, maintienne l’auditeur dans une sorte de transe, due à la profondeur de la musique, et ce, depuis le début. Plage titulaire pour suivre, morceau qui culmine à plus de 8 minutes, et qui pourrait effectivement apporter une facette plus sombre, avec toujours ce tempo lancinant, laissant l’ouverture à des passages plus musclés. Notons l’excellent travail à la batterie comme aux percussions, idem pour cette guitare devenue plus heavy à certains moments. Une plage titulaire, comportant une partie centrale semble-t-il plus expérimentale voire indus, qui relance ensuite la facette atmosphérique, et la profondeur des débuts.
Second single pour suivre, où l’on garde en point de mire, la conception d’une musique aérienne et profonde, et où le chant nous rappelle certains chanteurs d’autres décennies (comme Roger Waters par exemple), et où la basse est mise en évidence…yes, j’adore !
Il s’ensuit un grand épique de plus de 10 minutes, avec toujours une omniprésence des claviers, avec aussi au début une guitare qui sonne eighties (mouvement alternatif voire Batcave), où le chant masculin et le chant féminin s’associent encore avec goût. Un épique travaillé, qui respire des effluves progressives et atmosphériques, rappelant Porcupine Tree, lorsque l’atmosphérique côtoie les relents métalliques et donc heavy, proche en fait du travail atypique mais puissant d’un Steven Wilson ! Un morceau puissant, profond et introspectif ! Un bonus-track termine l’opus, de nouveau sur une musique prenante voire mystérieuse, où le parallèle avec le groupe anglais reste valable. A nouveau puissant, cela pénètre en profondeur dans les chairs et surtout dans l’encéphale !
Le projet Esthesis accouche d’un fabuleux album, toujours profond, souvent atmosphérique, aérien à souhait, et puissant quand il le faut touchant l’indus. Rappelant pour moi le grand Porcupine Tree, son final prend clairement aux corps et aux tripes, et il laissera des traces indélébiles, ce sera le cas pour moi. Un indispensable, forcément !
Line-up :
Aurélien Goude (composition, écriture, chant, claviers)
Arnaud Nicolau (batterie, percussions)
Marc Anguill (basse)
Remi Geyer (guitares)
Mathilde Collet (voix additionnelles)
Pays : FR
Autoproduction
Sortie : 2025/10/31