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ESKIMO CALLBOY – MMXX (EP)

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Je ne sais pas comment font les gens d’Eskimo Callboy pour rendre leur metalcore agréable mais le fait est que ces garçons savent y faire pour mélanger avec discernement une musique électro hyper rythmée et dansante et la fougue brutale d’un metalcore qui n’irrite pas trop les tympans. Metalcore et bon goût peuvent donc faire bon ménage, et Eskimo Callboy a sans doute trouvé la recette du mélange harmonieux en poussant justement encore plus loin les aspects mélodiques qui viennent habituellement handicaper ce genre musical délicat à manipuler.

Dans la ville d’origine d’Eskimo Callboy, l’ancienne cité minière rhénane de Castrop-Rauxel, les personnalités célèbres sont soit des sportifs, soit des musiciens. On s’occupe comme on peut dans ce genre de ville, où l’ennui est bien souvent au rendez-vous. L’ennui a d’ailleurs été le grand obstacle pour les gens d’Eskimo Callboy, qui ont dû comme tout le monde rester chez eux pendant la première phase de l’épidémie de COVID-19. Donc, plus de tournée mondiale, auxquelles ce groupe désormais très populaire avait été habitué, plus de sorties, plus de fêtes. Alors, pour tuer le temps et consumer les frustrations dues aux empêchements de se défouler sur scène, Kevin Ratajczak (chant), Nico Sallach (chant, nouveau remplaçant de Sebastian Biesler ayant quitté le groupe début 2020), Daniel Hanib (guitares), Pascal Schillo (guitares), Daniel Klossek (basse) et David Friedrich (batterie et percussions) se sont enfermés dans leur studio maison pendant quatre mois et on bossé d’arrache-pied sur quelques chansons, qui font désormais partie de ce nouvel EP ʺMMXXʺ, titre savamment trouvé pour résumer la vision qu’avait le groupe de cette année 2020 on ne peut plus bizarre.

Après les albums ʺBury me in Vegasʺ (2012), ʺWe are the messʺ (2014), ʺCrystalsʺ (2015), ʺThe Sceneʺ (2017) et ʺRehabʺ (2019), Eskimo Callboy fête ses dix ans en revenant au format EP qui avait constitué ses débuts avec l’EP éponyme ayant lancé le groupe. C’est en quelque sorte un retour aux sources, surtout quand on découvre la fraîcheur et l’énergie des morceaux de cette nouvelle galette. On est d’abord surpris par les quelques secondes de techno imbécile qui démarrent ʺHypa hypaʺ mais Eskimo Callboy ne tarde pas à envoyer du jus à coups de hurlements furieux et de guitares gonflées au plutonium de synthèse. ʺHate/Loveʺ exploite la même veine en plus sérieux, avec refrain tendu et explosif qui donne envie de sauter partout comme un cabri bourré à la bière. Ensuite, on maintient ce cap de metalcore dansant sur les titres suivants, avec un petit accent plus brutal sur ʺMonsieur Moustacheʺ et ʺDramaqueenʺ, avant une petite ballade mignonette en guise de conclusion (ʺPrismʺ, avec le guitariste acoustique Tobias Rauscher en invité).

Il y avait déjà les Eagles Of Death Metal mais avec Eskimo Callboy, on a désormais les Coldplay Of Metalcore. Amusant mais pas indispensable si le metalcore n’est pas votre tasse de thé.

Le groupe :

Kevin Ratajczak (chant)
Nico Sallach (chant)
Daniel Hanib (guitares)
Pascal Schillo (guitares)
Daniel Klossek (basse)
David Friedrich (batterie et percussions)

L’album :

ʺHypa Hypaʺ (3:33)
ʺHate/Loveʺ (3:08)
ʺMC Thunder II (Dancing Like a Ninja)ʺ (4:08)
ʺMonsieur Moustacheʺ (2:55)
ʺDramaqueenʺ (3:34)
ʺPrismʺ (3:22)

https://www.facebook.com/eskimocallboy

Pays: DE
Century Media
Sortie: 2020/09/11

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