ERNIA – How to deal with life and fail
L’extrémisme métallique ne semble jamais avoir de limites, s’enrichissant chaque jour de nouveaux groupements de sympathiques ménestrels ayant trouvé le secret de se faire frapper par la foudre sans se faire carboniser. Tout au plus arrivent-ils un peu fumants dans le studio mais l’énergie qu’ils ont emmagasinée se déverse efficacement sur la bande magnétique, comme par exemple sur ce dernier album d’Ernia.
Ce groupe sort des fonderies de la ville de Logroño dans la province de La Rioja, en Espagne. Omar Sánchez (chant), Adrián Ruiz (basse), Daniel Espinosa (guitare), Daniel Valcázar (guitare) et Gabriel Valcázar (batterie) sont les responsables de ce crime auditif contre l’humanité qui se répand dans un grindcore et deathgrind imprécateur qui fusille tout sur son passage. Les frères Valcázar sont par ailleurs actifs dans Wormed, combo madrilène qui, avec ses 24 ans d’existence, est un des plus anciens et des plus endurants groupes de brutal death au pays de Cervantès.
Ernia a fait remonter des enfers deux albums jusqu’à présent, ʺErniaʺ (2018) et ce nouveau ʺHow to deal with life and failʺ, paru chez Transcending Obscurity. On prévient tout de suite, il s’agit ici de deathgrind d’une intensité thermonucléaire, pour les âmes sensibles qui voudraient quitter le territoire avant que tout s’embrase. Treize titres, 33 minutes de durée totale : l’auditeur est aplati en direct par une succession de morceaux rapides et incroyablement brutaux. Le batteur éventre ses peaux à raison de 800 coups de baguette à la minute, le chanteur s’est volontairement coincé les parties intimes dans un étau afin de hurler comme un porcelet castré et les guitares pratiquent la volcanologie en terrain découvert.
On a l’impression que de gigantesques mains sont sorties de l’appareil à musique et vous ont attrapé pour vous secouer comme des pruniers, avant de vous écraser contre le mur. Tout se déroule à la vitesse supersonique et on a à peine le temps de se rendre compte que les mecs sont quand même des techniciens affutés, d’une redoutable précision et d’une maniaquerie dans le réglage des rythmes. Dans cette affaire, c’est le batteur Gabriel Valcázar qui retire les lauriers brûlants de la marmite, avec son expérience confirmée dans de nombreux groupes (Bizarre, Black Desert, Cancer, ex-Ethos, 6TEPS, Invisible Symmetry, Tempo Phonia, ex-Aposento).
Après tout ce déferlement de rage électrifiée à ras bord, Ernia nous termine avec un ultime morceau ʺIkigaiʺ inhabituellement calme et long (six minutes). De quoi s’apercevoir que ces garçons ne font pas que du boucan mais qu’ils savent également gérer des atmosphères plus complexes. Les amateurs de grindcore couillu sauront ce qu’ils ont à faire avec cet album étonnant et détonnant.
Le groupe :
Omar Sánchez (chant)
Adrián Ruiz (basse)
Daniel Espinosa (guitare)
Daniel Valcázar (guitare)
Gabriel Valcázar (batterie)
L’album :
ʺFarewell, Sputnikʺ (1:47)
ʺQʺ (2:36)
ʺRoom Full of Paper Cranesʺ (2:01)
ʺFrustration Theoryʺ (2:57)
ʺThe Deer Chaserʺ (1:54)
ʺHelium-3ʺ (1:35)
ʺDharmaʺ (2:55)
ʺNew Aesop’s Fablesʺ (1:42)
ʺA Mute Floristʺ (2:35)
ʺ2-Dʺ (2:32)
ʺThis Life Is Rotten Historyʺ (2:33)
ʺThe O’Neill Cylinderʺ (2:01)
ʺIkigaiʺ (6:03)
https://ernia.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/ErniaTheBand/
Pays: SP/ES
Transcending Obscurity
Sortie: 2022/07/22