EPITOME – ROTend
Rzeszów, au sud-est de la Pologne, à quelques coups de canons de la frontière ukrainienne, est la ville la plus peuplée du coin, avec 195 000 habitants. La région n’est pas forcément la plus souriante du monde et les groupes de métal qui y prospèrent donnent volontiers dans l’extrême, à l’instar de cet Epitome qui sévit dans un registre grindcore depuis maintenant une trentaine d’années.
La formation est animée depuis les débuts par Michał Rembisz, alias Misiek (guitare) et Rafał Tomasz Grabek, alias Kiszka (chant, puis basse à partir de 1998), qui ont hérité du groupe en 1993-94 alors qu’il est dit qu’Epitome a été créé en juin 1992. Il est fort probable que les premiers membres originaux de cette formation assez énervée aient été mangés en cours de route.
Depuis cette belle époque de la chute du communisme, Epitome s’est fendu de quelques disques qui contiennent tous dans leur titre le mot Rot (pourrir). C’est amusant, raffiné et ça montre où se trouvent les préoccupations des musiciens. Oui, tout ce qui vit va mourir un jour et les chairs vont se putréfier dans une orgie de mangeaille pour des vers immondes. C’est le but du grindcore proféré par Epitome. Ainsi, ʺSupeROTic performanceʺ (2003), ʺSupeROTic experienceʺ (2009), ʺe-ROTiconʺ (2011) et ʺTheoROTicalʺ (2014) semblent affirmer également que la mort et le sexe sont intimement liés. Ces gens auraient-ils lu Freud ?
On en arrive au cinquième album de cette sanglante série, avec ʺROTendʺ (2022). Les deux musiciens d’origine manipulent la guitare et la basse et font appel à un nouveau chanteur du nom de Dyvan (ex-Bleeding Art, ex-BlackSnake, ex-Underdark, ex-Rotengeist, d’agréables combos black, death, thrash ou stoner de la région de Przemyśl, encore plus près de l’Ukraine). On ignore qui est le batteur sur cet album, bien que depuis, un certain Rafał Chruścicki s’occupe des fûts à partir de cette année.
Le contenu est simple, un grindcore de facture traditionnelle envoyé à toutes vitesses à travers la gueule. Le chant émet des borborygmes inquiétants et surexcités, la batterie défouraille à 4000 coups à la minute, la guitare ronfle en de sidérants maelstroms de sons dérangés et la vitesse d’exécution du tout tente de dépasser le mur du son. Les mecs arrivent quand même à nous placer 17 titres en juste trente minutes, avec une moyenne de durée qui dépasse rarement les deux minutes. De savoureux titres comme ʺMental Rampage – Mental Carnageʺ, ʺA Modern Lobotomy (A Perilous Confession)ʺ, ʺInfestation of a Wormic Soulʺ ou ʺChildren of the Rotʺ nous donnent une idée des préoccupations charcutières de ces enfants de chœur.
Si vous voulez passer un moment complètement idiot à essayer de manger vos organes ou vous taper bêtement la tête contre un mur, cet album vous fournira de beaux moments de bonheur simple.
Le groupe :
Misiek (guitare)
Kiszka (basse)
Dyvan (chant)
L’album :
ʺROTendʺ (1:54)
ʺGorelucidnationsʺ (2:16)
ʺMental Rampage – Mental Carnageʺ (2:38)
ʺA Modern Lobotomy (A Perilous Confession)ʺ (2:01)
ʺThe Brainʺ (1:56)
ʺHey You! Broadcast This Bloody Vomit!ʺ (2:06)
ʺInfestation of a Wormic Soulʺ (1:51)
ʺSic Transit Gloria Mundiʺ (1:53)
ʺTotal Undergroundʺ (1:23)
ʺDie! Motherfucker! Die!ʺ (2:03)
ʺGaggedʺ (1:09)
ʺPreachers of Turmoilʺ (1:21)
ʺColorado Beetleʺ (1:22)
ʺPathomechanismʺ (1:59)
ʺTBXʺ (1:31)
ʺLeft for Deadʺ (1:47)
ʺChildren of the Rotʺ (1:07)
https://deformeathing.bandcamp.com/album/rotend
https://www.facebook.com/SupeROTic/
Pays: PL
Deformeathing Production
Sortie: 2022/09/09