ENTRAILS – An eternal time of decay
En se faisant ravager la cervelle par le dernier album d’Entrails, on comprend que ces death métalleux suédois ont les bottes sérieusement enracinées dans le grand death metal classique des années 90. Et pour cause, Entrails est né en 1990 à Linneryd, un petit bled du sud de la Suède, où il fait bon s’ennuyer au milieu des forêts. Pour passer le temps, Jimmy Lundqvist (17 ans à l’époque) monte avec ses compagnons ce groupe Entrails qui place ses pas dans les pas des gros monstres death de l’époque, Entombed, Dismember et consorts.
Entrails connaît une première période de son existence où il ne se passe pas grand-chose. Le groupe commet quelques démos jusqu’en 1998 mais face à l’impossibilité de trouver un contrat sur une maison de disques, la formation disparaît purement et simplement. C’est compter sans la ténacité du fondateur Jimmy Lundqvist, qui retrouve ses vieux morceaux dans un tiroir et redonne naissance à son groupe en 2008.
Dès lors, les choses se débloquent et avec son équipe d’abord composée de Jocke Svensson (basse et chant), Adde Mitroulis (batterie) et Mathias Nilsson (guitare), Jimmy Lundvist commercialise les albums ʺTales from the morgueʺ (2010), ʺThe tomb awaitsʺ (2009), ʺRaging deathʺ (2013) et ʺObliterationʺ (2015, avec l’arrivée de Pontus ʺPenkiʺ Samuelsson à la guitare). Lundqvist et Penki sont accompagnés de Tommy Carlsson (basse et chant) et Martin Mikaelsson (batterie) sur l’album ʺWorld infernoʺ en 2017. Puis Penki reprend la basse sur l’album ʺRise of the reaperʺ (2019), le nouveau guitariste Markus Svensson étant en place entretemps. Peu après la sortie de cet album, le batteur Arvid Borg rejoint la formation et est opérationnel sur le nouvel album ʺAn eternal time of decayʺ.
Sortie sur le label néerlandais Hammerheart, cette nouvelle galette se fond parfaitement dans le moule des précédents albums d’Entrails, qui profère un death metal typique des années 90, avec les grosses guitares accordées un demi-ton plus bas, les aboiements du chant et la rythmique speedée. Si cet album était sorti en 1991, Entrails serait célébré parmi les grands groupes cultes du death metal suédois des années 90. Il n’en est malheureusement rien mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. La petite introduction instrumentale ʺAn eternal time of decayʺ distille suffisamment d’accords en quarte augmentée pour réveiller un cimetière de zombies. Puis l’assaut sauvage démarre peu après avec un ʺDie to deathʺ qui sert de tour d’échauffement et annonce déjà la thématique préférée du groupe : la mort. Les titres des morceaux parlent d’eux-mêmes : ʺFear the endʺ, ʺThe deadʺ, ʺSlayed to a pile of fleshʺ (de loin le meilleur titre de l’ensemble), ʺOpen casket feastʺ, ʺDead by evilʺ, ʺInverted graveyardʺ (encore un morceau solide), ʺAutopsyʺ (pas mal également), ʺReborn in wormsʺ ou ʺPossessedʺ (gros final velu).
On va donc errer dans les caveaux et les sépultures au cours de ce disque de bon aloi mais qui a tendance à se retrouver en pilotage automatique quand on regarde les compositions. Jimmy Lundqvist et ses sbires nous servent un death metal de facture classique qui plaira donc aux complétistes et aux nostalgiques du death des Nineties, tandis que ceux qui sont en recherche de davantage d’originalité pourront s’affranchir de ce disque qui n’apporte fondamentalement rien de plus au dossier du death, si ce n’est un bon moment de défonce au pays des ossements.
Le groupe :
Jimmy Lindqvist (guitare)
Markus Svensson (guitare)
Pontus ʺPenkiʺ Samuelsson (basse et chant)
Arvid Borg (batterie)
L’album :
ʺAn Eternal Time of Decayʺ (01:44)
ʺDie to Deathʺ (04:01)
ʺFear the Endʺ (05:08)
ʺThe Deadʺ (03:56)
ʺSlayed to a Pile of Fleshʺ (04:19)
ʺOpen Casket Feastʺ (04:04)
ʺDead by Evilʺ (05:40)
ʺInverted Graveyardʺ (04:08)
ʺAutopsyʺ (05:16)
ʺReborn in Wormsʺ (03:37)
ʺPossessedʺ (04:22)
https://www.facebook.com/Entrails666/
Pays: SE
Hammerheart Records
Sortie: 2022/06/24