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ELEGANZ, James – The only one

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James Eleganz est un musicien breton qui a vécu une aventure pas banale lors de la réalisation de son premier album solo. Cet ancien chanteur d’un groupe appelé Success avait enregistré quelques titres sur une démo qu’il parvient à faire écouter à la patronne du label ZRP. Isabelle Chapis, c’est son nom, rediscute du projet avec James Eleganz lors d’un concert de Nick Cave au Zénith de Paris et c’est par hasard une rencontre avec le batteur de Nick Cave, Toby Dammit, qui se trouve sur la trajectoire de cette conversation, qui se termine par un deal d’enregistrement, après que Toby Dammit a pu écouter les bandes lors d’une escale forcée à Tel-Aviv où il avait manqué un avion.

James Eleganz se retrouve donc à voyager vers la lointaine Californie où il enregistre son album au légendaire studio du Rancho De La Luna, qui a aussi vu passer les Queens Of The Stone Age, Iggy Pop ou les Arctic Monkeys. C’est Toby Dammit qui tient les manettes et qui suggère à James de mettre un peu plus d’esprit country dans sa musique, les mélodies originales convenant particulièrement bien à une certaine reconversion à l’américaine. Il faut dire que Toby Dammit est originaire du Tennessee et qu’il a aussi été batteur d’Iggy Pop, ce qui a peut-être suscité une autre suggestion, celle d’enregistrer une reprise du morceau ʺThe horse songʺ, parue à l’origine sur l’album ʺZombie birdhouseʺ de l’Iguane (1982). Du point de vue des musiciens accompagnateurs, Toby Dammit fournit à James Eleganz un assemblage prestigieux, avec le mythique Mike Watt à la basse (ex-Minutemen, Stoooges, notamment), Tom Ayres à la guitare (Persephone’s Bees, Candy Now), Justine Bennett aux chœurs et Paul Wallfisch au piano (musicien suisse ayant travaillé avec Steve Bators, Sylvain Sylvain ou Daniel Ash, entre autres), Toby Dammit assurant la batterie.

Et le voyage ne s’arrête pas là puisque le mixage de l’album a lieu à Berlin, dans les studios d’Ingo Krauss qui a monté ses bâtiments sur les lieux de l’ancien aéroport de Tempelhof. James Eleganz a donc vécu une formidable aventure, doublée d’un sacré coup de chance. Mais la chance, comme on dit, sourit souvent aux esprits bien préparés. On sent cette préparation solide sur les chansons de cet album ʺThe only oneʺ, où James Eleganz expose son univers musical fait de romantisme sombre et de poésie acide. Les chansons s’écoulent en douceur, sur des mid-tempos bluesy et country, environnés de sonorités rappelant un peu Dire Straits ou Nick Cave. ʺConsolationʺ accélère un peu le rythme et le niveau dramaturgique et James Eleganz démontre justement l’élégance de sa musique sur de jolis moments comme ʺThe only oneʺ, ʺForgive me, forget meʺ, ʺBetter manʺ et une autre reprise, signée Sparklehorse (ʺEverytime I’m with youʺ). Notons que pour cette reprise ainsi que pour celle d’Iggy Pop, James Eleganz transforme complètement les rythmes et l’ambiance des morceaux et se les approprie avec brio, apportant une nouvelle lecture des originaux.

Alliant raffinement et détermination dans ses compositions, James Eleganz mérite bien le nom qu’il s’est donné. Son album invite à lever le pied et à écouter de près des chansons bien ficelées et émouvantes. En plus de l’album, James Eleganz a écrit un triptyque vidéo intitulé ʺThe Californian trilogyʺ, qui raconte une histoire d’amour malheureuse mais intense, visible sur le site YouTube de l’artiste.

Le groupe :

James Eleganz (chant)
Mike Watt (basse)
Tom Ayres (guitare)
Justine Bennett (chœurs)
Paul Wallfisch (piano)
Toby Dammit (batterie)

L’album :

Lasso the Moon (2:58)
The Horse Song (3:25)
The Only One (3:11)
Hide Away (4:11)
Forgive Me, Forget Me (4:50)
Consolation (3:47)
Better Man (3:50)
Every Time I’m with You (2:56)
The Last Walk (4:15)
The Wedding Song (5:16)

https://www.facebook.com/jameseleganz/

Pays: FR
ZRP Records
Sortie: 2019/04/12

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