DESERTED FEAR – Drowned by humanity
Alors, comment dire… Il y a parfois des moments dans l’existence intellectuelle où les esprits se rencontrent et surtout aboutissent à des conclusions parfaitement similaires. Je viens de faire cette expérience en préparant cette chronique sur le nouvel album de Deserted Fear, un groupe de death mélodique allemand qui vient de lâcher son quatrième rejeton sur le monde libre. La première chose que je fais dans ce cas, c’est d’aller voir sur notre site si un de mes camarades chroniqueurs n’a pas déjà écrit sur le groupe à l’occasion d’un album précédent. Ici, la recherche est positive puisque mon ami Michel Serry a déjà débroussaillé le terrain de Deserted Fear au moment de son précédent album ʺDead shores risingʺ (2017). Quand il y a déjà eu une chronique comme c’est le cas ici, les choses sont plus simples car il n’y a pas, par exemple, à répéter toute la vie du groupe et on gagne un peu de temps.
Mais ici, non seulement je vais gagner du temps en évitant de longs développements biographiques sur Deserted Fear mais également, je vais pouvoir écourter cette chronique en m’apercevant que toutes les impressions et idées qui me sont venues à l’écoute du nouvel album étaient déjà consignées dans la chronique de Michel. A part sa brillante théorie sur la différence entre un album de death metal et un album death metal, quasiment d’ordre platonicienne, j’avais déjà en tête tous les éléments évoqués au sujet de ʺDead shores risingʺ : l’ennui qui surgit au bout d’un quart d’heure parce que tous les morceaux se ressemblent (sauf que moi, j’ai commencé à trouver le temps long dès la huitième minute…), le style relativement convenu (bien que le rythme soit un peu plus lent ici), la prestation technique irréprochable bien que lourdement dépourvue d’âme (une sorte de fonctionnariat du death metal, en somme) et l’absence de variation ou de point d’accroche (avec néanmoins une nuance pour le morceau ʺSins from the pastʺ qui sort un peu du lot avec un chouia d’idées différentes). Et autre point commun avec l’album précédent : une pochette en noir et blanc plutôt réussie, il n’y a vraiment rien qui change.
Et nous conclurons de la même façon que Michel en reconnaissant que ce n’est que notre avis personnel qui juge cet album. Mais quand deux opinions se rencontrent à ce point sur le même sujet, il y aura quand même quelques questions à se poser sur la flexibilité et l’évolutivité de l’inspiration de Deserted Fear. Si le death metal doit connaître le même destin que le metalcore, ça ne va plus aller du tout…
Pays: DE
Century Media
Sortie: 2019/02/08