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DEAD LORD – Dystopia (EP)

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Toujours fidèles au poste, toujours hantés par le fantôme de Thin Lizzy, les hard rockers suédois de Dead Lord reviennent avec un nouvel EP ʺDystopiaʺ, que l’on devinera facilement être complétement sous la coupe du groupe du regretté Phil Lynott. Cette année, la petite différence réside dans le format du disque, puisqu’on a ici simplement droit à un EP six titres, sans doute le reflet d’une activité ralentie ces deux dernières années pour cause de Covid.

On trouve toujours l’empreinte de Thin Lizzy sur ce nouveau Dead Lord mais il y a quand même quelques évolutions intéressantes qui permettent de deviner une possible émancipation du groupe par rapport à son mentor. Tout d’abord, la pochette est un peu différente des précédentes mais elle est ici la plus Thin Lizzy de toutes, avec ce dessin qui rappelle les couvertures de ʺVagabonds of the western worldʺ (1973), ʺNight lifeʺ (1974) ou ʺJailbreakʺ (1976). De ce côté-là, pas trop de rupture avec Thin Lizzy mais c’est quand même la première fois que Dead Lord rend un hommage visuel à son héros.

Là où ça bouge un peu, c’est finalement sur la première partie du disque, avec quatre premiers morceaux laissant suinter davantage de la personnalité musicale de Dead Lord, l’influence Thin Lizzy restant présente mais un peu plus en filigrane. Question qualité sonore, c’est toujours bien solide, mélodique à souhait, le chant de Hakim Krim restant ce qu’il est, c’est-à-dire toujours envahi par les intonations et le phrasé de Phil Lynott.

Et là où se situe la grande surprise, c’est dans la reprise. Il y a en effet une reprise sur cet EP, et les auditeurs inattentifs se diront qu’il s’agit sans doute d’une reprise de Thin Lizzy. Mais pourquoi un groupe qui respire Thin Lizzy toute la sainte journée s’amuserait-il à faire une reprise de Thin Lizzy alors que tous ses morceaux sont déjà du simili Thin Lizzy ? Non, pas bêtes, les gars de Dead Lord. Ils sont allés jouer une reprise de… Rory Gallagher ! Décidément, ces Suédois ne peuvent pas quitter la terre irlandaise. Ils se livrent ici à une version de ʺMoonchildʺ, fidèle au possible à l’original et qui pourrait bien préfigurer une nouvelle influence pour Dead Lord, qui se mettrait à faire à l’avenir des albums hantés par le guitar-hero de Ballyshannon. Pourquoi pas ? Ce serait une bonne occasion pour Dead Lord de contrer les grincheux qui l’accusent de toujours faire du Thin Lizzy d’occasion.

Bon, trêve de spéculations oiseuses et revenons à la fin de cet EP, où Dead Lord craque enfin et se livre à une chanson sentant bon le Thin Lizzy à fond, quoique chantée en suédois. Ici, tout y est : guitares jumelées, riffs piqués à ʺWaiting for an alibiʺ, ʺJohnnyʺ ou ʺOpium trailʺ, rythmique tendue, chant dramatique. Je ne savais pas que Phil Lynott parlait couramment le suédois et qu’il avait enregistré un titre inédit en 1976 dans un studio de Stockholm.

Soyons donc rassurés, Dead Lord n’est pas prêt de sitôt à abandonner son amour immodéré de Thin Lizzy pour faire autre chose. Certes, tout cela reste bien plaisant à écouter mais il n’est pas certain qu’à long terme, on en revienne à préférer l’original à la copie.

Le groupe :

Hakim Krim (guitare et chant)
Martin Nordin (guitare)
Ryan Kemp (basse)
Adam Lindmark (batterie)

L’EP :

ʺDystopiaʺ
ʺSleeping My Day Awayʺ
ʺAce in the Holeʺ
ʺHands Downʺ
ʺMoonchildʺ
ʺI staden som aldrig slumrar tilʺ

https://www.facebook.com/deadlordswe

Pays: SE
Century Media
Sortie: 2020/03/11

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