CRYPTOSIS – Bionic swarm
L’histoire de Cryptosis pourrait facilement passer pour un scénario de science-fiction. Voilà trois types, Laurens Houvast (chant et guitare), Frank te Riet (basse et chœurs) et Marco Prij (batterie) qui usinaient gentiment un thrash metal à l’ancienne dans leur Hollande natale jusqu’à ce qu’un événement extraordinaire les touche et les transforme radicalement. Est-ce un nuage de radiation en provenance de l’espace, l’abduction par des extra-terrestres ou un gaz s’étant échappé de la maison du savant fou à côté de leur local de répétition, mais voici soudain qu’ils abandonnent leur style premier, transforment leur groupe Distillator en Cryptosis et passent à la surmultipliée en matière d’inspiration, évoluant instantanément d’un thrash metal de base à un métal technologique et futuriste complètement repensé.
Nous voici donc entrés dans l’ère de Cryptosis, qui sort chez Century Media un premier album séduisant dès les premières notes. Avec le mélange d’un extrémisme viscéral, la pompe d’un métal symphonique et l’inventivité d’un prog ne crachant pas sur une certaine sauvagerie, les hommes de Cryptosis signent ici un disque parfaitement fascinant, croisement ente Voivod, Agent Steel, Rush ou Devin Townsend (plus particulièrement l’époque Strapping Young Lad).
ʺBionic swarmʺ ne se contente pas d’être une excellente collection de morceaux marquants, il est aussi un album concept qui parle du futur de l’humanité, avec bien entendu une vision bien pessimiste de la chose. Il y est question de dictature technicienne, de transhumanisme, de surveillance généralisée, de soumission à la machine, autant de choses qui commencent à germer plus ou moins imperceptiblement dans notre monde actuel mais qui ne demandent qu’à bourgeonner plus avant, si jamais l’humain reste assez faible pour laisser faire.
Musicalement, Cryptosis imprime une atmosphère tendue à son album, agissant par le biais d’un thrash metal progressif se confrontant à un blackened death metal technoïde et des éléments un peu plus symphoniques. Dès l’introduction ʺOverture 2149ʺ, on est tout de suite capté par une ambiance envahissante, quelque chose qui annonce de la densité. L’impression est confirmée par un déroulement impressionnant de morceaux toujours techniquement impeccables et également très riches en émotion : ʺDecypherʺ, ʺDeath technologyʺ, ʺProspect of Immortalityʺ ou les excellents ʺGame of soulsʺ ou ʺMindscapeʺ. On peut repérer de temps à autres des touches de Mellotron qui contribuent incontestablement à construire le style de Cryptosis, à la fois tenant d’une tradition thrash metal (le final ʺFlux divergenceʺ, entre Slayer et Exodus) et d’une prospective death technique se mêlant à des ambitions symphoniques et futuristes. En matière de rencontre des genres, Cryptosis aboutit à un résultant suprêmement convaincant. Espérons que cette nouvelle étoile est née pour de bon.
Le groupe :
Laurens Houvast (chant et guitare)
Frank te Riet (basse, Mellotron et chœurs)
Marco Prij (batterie)
L’album :
ʺOverture 2149ʺ (01:08)
ʺDecypherʺ (03:54)
ʺDeath Technologyʺ (03:07)
ʺProspect of Immortalityʺ (06:21)
ʺTranscendenceʺ (04:02)
ʺPerpetual Motionʺ (00:53)
ʺConjuring the Egoistʺ (04:10)
ʺGame of Soulsʺ (04:30)
ʺMindscapeʺ (05:30)
ʺFlux Divergenceʺ (03:38)
https://www.facebook.com/CryptosisNL/
Pays: NL
Century Media
Sortie: 2021/03/26