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CLOSURE IN MOSCOW – First temple (réédition de 2009)

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Le choc des commémorations fait en sorte qu’un groupe qui voulait fêter les douze ans de son premier album se retrouve réédité par un label qui fête ses dix ans. Tout va donc très bien dans le meilleur des mondes, d’autant plus que le label australien Bird’s Robe réédite ici un album que d’aucuns considèrent comme le plus grand disque de tous les temps, rien que ça. Je ne sais pas si ce que d’aucuns disent est forcément vrai mais il est clair qu’en rééditant le premier album de Closure In Moscow, le label Bird’s Robe nous donne l’occasion de découvrir ou de redécouvrir un groupe exceptionnellement doué.

Closure In Moscow est formé à Melbourne en 2006 par Christopher de Cinque (chant), Mansur Zennelli (guitare et chœurs), Michael Barrett (guitare), Beau Mckee (batterie) et Brad Kimber (basse). Le groupe réalise en 2008 un premier EP ʺThe penance and the patienceʺ fait d’un post-hardcore mélodique et progressif qui a du mal à dissimuler ses influences Mars Volta (mais aussi un peu Circa Survive, Alesana et Coheed and Cambria, autant de groupes américains donnant dans le post-hardcore, mathcore et autre emocore). Les mélodies qui s’en dégagent sont néanmoins suffisamment spectaculaires pour attirer l’attention de la critique, du public et du label Equal Vision qui signe Closure In Moscow en vue de la préparation d’un premier album long format.

Cet album, intitulé ʺFirst templeʺ, paraît en mai 2009 et va immédiatement faire forte impression en Australie. Il faut dire que ce disque est absolument bluffant du point de vue technique, dynamique et émotionnel. Closure In Moscow tient une distance de douze morceaux pied au plancher, sans jamais ralentir le rythme ni l’intensité des vocaux et des instruments. Le premier morceau ʺKissing cousinsʺ est une véritable tempête qui emporte tout et où on repère tout de suite les réminiscences de Mars Volta. Le déploiement d’une énergie irrépressible, les riffs alambiqués et hallucinants des guitares, le chant haut perché portent sur leurs épaules le poids de Mars Volta, mais Closure In Moscow parvient néanmoins à marquer un territoire à lui. L’approche est plus pop, plus radio-friendly (avec des titres qui se tiennent soigneusement dans le format des quatre minutes) et les refrains se teintent davantage de rutilances indie-pop. On peut aussi identifier d’autres atmosphères qui viendraient plus de groupes comme Coheed and Cambria, The Stiletto Formal ou Children Of Nova. Mais, fi des influences, on admirera quand même l’énergie explosive de cet album et sa technicité, où tout le monde brille. La première partie du disque est épatante, avec les grandioses ʺKissing cousinsʺ, ʺReindeer ageʺ, ʺSweet#hartʺ, ʺVanguardʺ, conclus par le superbe ʺA Night at the Spleenʺ, qui marque une transition dans le disque. Par la suite, on va avoir l’impression d’une certaine répétition des tours joués par les magiciens de Closure In Moscow. Une petite routine fait suite aux instants de sidération qui marquaient la première moitié de l’album. Il faut dire que le groupe s’engage dans le pari difficile de l’album long, avec douze morceaux au compteur et près de 45 minutes, dépassant dangereusement la limite des 37 minutes définie par le théorème du Sergent Pepper (qui veut qu’au-delà de cette durée, les risques d’ennuyer l’auditeur se multiplient à chaque minute supplémentaire). ʺI’m a ghost of twilightʺ ralentit le rythme et l’étonnant ʺPermafrostʺ part dans des brouillards cosmiques désarmants. À partir de là, on retrouve des morceaux dont on sait déjà comment ils vont évoluer car les codes de Closure In Moscow sont connus.

Néanmoins, cet album se révèle attachant et propulse Closure In Moscow dans un grand circuit de tournées qui l’entraîne aux États-Unis, puis en Australie et enfin en Europe. Dans ce grand marathon lessiveur, la section rythmique déclare forfait et se fait remplacer en 2010 par Salvatore Aidone (batterie) et Duncan Millar (basse). De retour au pays, Closure In Moscow s’attelle à la réalisation de son deuxième album ʺPink Lemonadeʺ, qui sort en mai 2014 et qui connaît des évolutions significatives, avec des morceaux plus longs, des insertions de sonorités davantage funk et R ‘n B, le chanteur arrêtant d’étouffer l’esprit des chansons avec une voix surproduite comme sur l’album précédent. Ce disque est également hautement recommandable et il est pour le moment le dernier de la liste, la mise au point du troisième opus ayant été enrayée par la pandémie mondiale. Aux dernières nouvelles, le combo de Christopher De Cinque et Mansur Zennelli est toujours bien portant et travaille sur la suite de sa discographie.

On garde donc l’espoir et on peut surtout profiter pour le moment de la brillance de la réédition remastérisée de ʺFirst templeʺ, dont la nouvelle pochette est bien plus jolie que le bête papillon sur fond brun qui servait de couverture à l’édition originale. Il serait réellement dommage d’ignorer l’existence sur terre de Closure In Moscow, formidable groupe qui allonge la liste des groupes australiens fascinants.

Le groupe :

Christopher de Cinque (chant)
Mansur Zennelli (guitare et chœurs)
Michael Barrett (guitare)
Salvatore Aidone (batterie)
Duncan Millar (basse)

L’album :

« Kissing Cousins » (4:01)
« Reindeer Age » (3:54)
« Sweet#hart » (4:05)
« Vanguard » (3:50)
« A Night at the Spleen » (3:57)
« I’m a Ghost of Twilight » (3:59)
« Permafrost » (3:38)
« Deluge » (3:51)
« Afterbirth » (3:36)
« Arecibo Message » (4:26)
« Couldn’t Let You Love Me » (1:07)
« Had to Put It in the Soil » (4:27)

https://closureinmoscow.bandcamp.com/album/first-temple-remastered
https://www.facebook.com/closureinmoscow

Pays: AU
Bird’s Robe Records
Sortie: 2021/10/01

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