BLACK EYE – Black Eye
Black Eye est tout nouveau, tout beau sur la scène métallique mélodique internationale mais ce groupe cache en fait un vieux renard qui n’a plus rien à prouver depuis longtemps. Le chanteur David Readman est en effet un professionnel confirmé qui a récolté la célébrité en évoluant principalement chez les métallurgistes allemands de Pink Cream 69 depuis 1994, où il avait remplacé le premier vocaliste Andi Deris. Readman a également été chanteur d’Adagio, un combo prog metal basé en France. On a pu aussi l’entendre chez Voodoo Circle, autre formation teutonne menée par le guitariste Alex Beyrodt.
Plus récemment, en 2015, David Readman a participé à deux projets, Room Experience (rock mélodique de l’Italien Gianluca Firmo) et Almanac, entreprise heavy metal montée par Victor Smolski, guitariste de Rage. L’année suivante, Readman remet en route son projet solo David Readman Band, puis rejoint en 2017 l’un des derniers survivants authentiques de la fameuse New wave of British heavy metal, Tank. Enfin, toujours en 2017, David Readman participe à Pendulum Of Fortune aux côtés de Bodo Schopf, Franky R. et Vladimir Shevjakov.
L’idée de monter Black Eye est à mettre au crédit de Serafino Perugino, patron du label Frontiers, qui souhaite mettre David Readman en contact avec Aldo Lonobile, l’un des producteurs maison du label, afin de faire un disque entièrement dédié au culte vocal du chanteur. Car l’homme est doté d’une voix puissante et le but de cet album est de mettre en valeur l’organe de Readman. On monte donc une équipe composée de Lonobile à la guitare, d’un autre guitariste Luca Princiotta (Doro), du batteur David Folchitto (ex-Fleshgod Apocalypse, Stormlord) et du bassiste Andrea Arcangeli (DGM). En appui, Antonio Agate (arrangeur pour le compte de nombreux artistes tels que Secret Sphere, Timo Tolkki’s Avalon, Sweet Oblivion avec Geoff Tate) et Mattia Gosetti (Agarthic) assurent les parties de claviers et les arrangements musicaux.
Frontiers a donc cherché à faire les choses bien mais le résultat reste néanmoins un peu mitigé. Le principal talon d’Achille de ce disque est David Readman lui-même, qui a tendance à cabotiner derrière le micro en mettant trop d’emphase dans son chant et en s’élançant sans filet dans des aigus qui peuvent parfois se révéler catastrophiques (ʺBreak the chainsʺ, ʺDarkest nightʺ ʺThe landingʺ). La musique se laisse écouter avec plaisir (le groupe pratique un heavy metal mélodique à fortes connotations power metal, genre Edguy ou Masterplan) mais l’admiration aveugle des responsables de Frontiers envers le talent vocal de Readman a fait qu’aucune critique n’a pu être émise envers un vocaliste qui, n’étant pas cadré, s’est laissé aller à en faire des tonnes. C’est simple, on a parfois l’impression d’entendre chanter Ron Keel, c’est dire si on est souvent à l’orée de l’insupportable.
Il reste alors difficile de se concentrer uniquement sur l’excellent jeu des guitares ou la puissance de la rythmique car Readman, placé très haut dans le mixage, est en fait omniprésent et inévitable. C’est dommage car on aurait aimé apprécier de bonnes choses comme ʺWhen you’re goneʺ ou ʺTime stand stillʺ sans subir les hurlements perçants du chanteur. Peut-être une version instrumentale de l’album serait une bonne idée ?
Le groupe :
David Readman (chant)
Aldo Lonobile (guitare)
Luca Princiotta (guitare)
Andrea Arcangeli (basse)
David Folchitto (batterie)
L’album :
ʺThe Hurricaneʺ
ʺSpace Travelʺ
ʺBreak the Chainsʺ
ʺNo Turning Backʺ
ʺDarkest Nightʺ
ʺMidnight Sunsetʺ
ʺUnder Enemy’s Fireʺ
ʺThe Landingʺ
ʺDon’t Trust Anyoneʺ
ʺWhen You’re Goneʺ
ʺTime Stand Stillʺ
https://www.facebook.com/BlackEyeReadman
Pays: IT
Frontiers Music
Sortie: 2022/05/06