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BARST – Re:cycles

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Plus les années passent et plus Barst se pose comme une des créateurs les plus intéressants de la scène drone/ambient/post-rock belge. Ce musicien originaire de Halle s’est fait connaître en 2015 avec des projets collectifs impliquant d’autres artistes de la petite mais très riche scène post-rock belge, comme Innerwoud ou Karen Willems. On le découvre en solo sur son excellent ʺWestern landsʺ en 2016 et depuis, Barst ne cesse de rechercher la perfection électronique au détour d’albums toujours riches en surprises.

En 2018, Barst signe l’impressionnant ʺThe endeavourʺ, une pièce électronique post-industrielle d’un seul tenant de 42 minutes. On y trouve des ambiances plus lourdes et plus cybernétiques, proche de Killing Joke, par exemple. Ici, avec son nouveau ʺRe:cyclesʺ, Barst continue à explorer cette veine froide et sombre, au travers de quatre nouveaux morceaux laissant beaucoup de place à l’expérimentation instrumentale.

Ici, l’ambiance est distante, glaciale et oppressante. Barst construit des amoncellements sonores linéaires, qui progressent selon une implacable logique technocratique et qui vont connaître des montées en paliers voguant vers toujours plus de puissance martiale. Le premier morceau ʺPoint B (B)ʺ écoule des notes synthétiques à la régularité obsessionnelle, jusqu’à un embrasement de guitares qui plaquent sur l’auditeur un lourd mur de sons froids et bruts. Ici, on retrouve la masse électrique qui avait déjà opéré sur ʺThe endeavourʺ. Les mêmes préceptes continuent de s’appliquer sur ʺI die (Live long)ʺ, passage frôlant les six minutes consacrées à des rythmiques répétitives et inquiétantes, libérant en fin de compte des forces telluriques intenses, personnifiées par une guitare saturée et distordue. Le volume sonore généré par les cordes n’est pas loin d’égaler celui des moines vrombissants de Sunn O. On ne change pas une équipe qui gagne et ʺMad (Total recall)ʺ continue de visiter la formule des rythmes obsédants se terminant en tourbillons électroniques sur fond de mantras répétés ad libitum. Et à nouveau, c’est une guitare sortie d’outre-tombe qui vient émettre la vibration terminale sur ce morceau tout aussi captivant que les premiers. Le quatrième et dernier ʺFields (Final chapter)ʺ se veut plus calme et rassurant, plus long aussi (12 minutes). Ici, on flotte dans l’espace à la recherche de l’étoile noire, juste bercé par des ondes électroniciennes vaporeuses. Quelques accès de puissance interviennent de temps à autre mais le voyage spatial revient vite sur cet axe calmant et aérien.

Barst signe ici à nouveau un album qui a une emprise totale sur l’auditeur, un voyage passionnant dans les sphères du son. On attend la suite avec impatience.

Le groupe :

Barst (Bart Desmet) : guitares et effets électroniques.

L’album :

#1 Point B (B) (07:41)
#2 I Die (Live Long) (05:39)
#4 Mad (Total Recall) (06:35)
#3 Fields (Final Chapter) (12:58)

https://barst1.bandcamp.com/album/re-cycles
https://www.facebook.com/BARSTmaker/

Pays: Be
Consouling Sounds
Sortie: 2019/04/13

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