BAEST – Necro sapiens
Les bouchers charcutiers de Baest effectuent un retour gagnant avec leur troisième album ʺNecro sapiensʺ, qui va accrocher de nouveaux scalps au palmarès de ce combo death qui n’arrête pas d’impressionner depuis sa formation en 2015. Les choses vont effectivement assez vite pour Simon Olsen (chant), Svend Karlsson (guitare), Lasse Revsbech (guitare), Mattias ‘Muddi’ Melchiorsen (basse) et Sebastian Abildsten (batterie) qui sont passés de leur local de répétition aux gros festivals internationaux en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire.
Il faut admettre que le death metal d’obédience traditionnelle hérité de Morbid Angel, Bolt Thrower, Entombed, Dismember et autres Death est magnifiquement recyclé par Baest qui se pose en continuateur de la qualité scandinave d’avant-guerre (la deuxième d’Irak, en l’occurrence…). Et finalement, les valeurs sûres, c’est qui plaît aussi au public. Ainsi Baest continue la conquête qu’il avait entamée sur ses albums ʺDanse macabreʺ (2018) et ʺVenenumʺ (2019). La crise sanitaire ne semble aucunement ralentir les ardeurs de nos cinq tueurs qui montent encore une fois à l’assaut la côtelette de zombie au bout du fusil pour venir asséner une nouvelle portée de chansons dévastatrices sur les tympans des populations qui se porteront volontaires pour se laisser soumettre par férule carnassière de Baest.
L’efficacité est toujours aussi nette et sans appel sur ce ʺNecro sapiensʺ qui distille avec la même furie les préoccupations morbides et sanguinaires de Baest, reparti pour une nouvelle croisade mortifère avec des morceaux velus comme ʺThe forgeʺ, ʺAbbatoirʺ, ʺGoregasmʺ, le virulent ʺPurification through mutilationʺ ou l’innommable ʺMeathook massacreʺ.
Le chant, bien caverneux à souhait, garde une petite note de clarté qui permet de distinguer les paroles, ce qui n’est pas toujours évident chez les death métallurgistes. On comprend ici qu’il n’est pas question de chansons sur le printemps et les petites fleurs des champs, ni du charme des filles de chez Castel. Mais le plus excitant reste sans doute les montages de guitares imparables qui montent des murs de décibels sinistres tandis que la batterie cherche sans cesse à pousser les instruments dans de féroces accélérations rythmiques, le tout au bénéfice d’un petit aspect progressif qui s’invite parfois au détour de certains morceaux (ʺAbbatoirʺ, ʺTowers of suffocationʺ).
Il en ressort que les hommes de Baest ont encore une fois réalisé une œuvre forte, percutante, révélant à nouveau les excellentes qualités techniques du groupe et sa vision entièrement au service d’un death metal canal historique. Si ça continue comme ça, il faudra appeler le forgeron de l’enfer afin qu’il coule dans l’argent une petite couronne destinée à finir sur la tête de ces prétendants plus que sérieux au trône du death metal.
Le groupe :
Simon Olsen (chant)
Svend Karlsson (guitare)
Lasse Revsbech (guitare)
Mattias ‘Muddi’ Melchiorsen (basse)
Sebastian Abildsten (batterie)
L’album :
ʺThe Forgeʺ
ʺGenesisʺ
ʺNecro Sapiensʺ
ʺCzarʺ
ʺAbbatoirʺ
ʺGoregasmʺ
ʺTowers of Suffocationʺ
ʺPurification through Mutilationʺ
ʺMeathook Massacreʺ
ʺSea of Vomitʺ
https://www.facebook.com/baestband/
Pays: DK
Century Media
Sortie: 2021/03/05