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AVATAR – The king live in Paris

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Il semble que plus Avatar grimpe vers les marches du succès international, moins il hésite à mettre de l’eau dans son vin. Plus ce groupe suédois approche de la timbale à dollars, plus il est prêt à pervertir son style musical pour en faire un énorme filet destiné à attraper n’importe quel poisson, le plus éloigné soit-il des origines death metal d’Avatar.

Avatar avait fait ses débuts au premiers temps du 21e siècle avec un death mélodique encore assez défendable sur ses trois premiers albums. Puis ce fut une réorientation vers des propos davantage nu-metal et groove metal afin de ferrer le public américain qui avait commencé à apprécier les albums ʺBlack waltzʺ (2012), ʺHail the Apocalypseʺ (2014) et surtout ʺFeathers and fleshʺ (2016), qui s’était hissé à la 88e place du Billboard.

Symptôme qu’Avatar était désormais un groupe bankable, comme on dit dans la finance internationale, le label Century Media l’avait signé pour la production de l’album ʺAvatar countryʺ (2018). Et là, le but était clairement affiché : devenir le plus grotesque possible et le plus clownesque pour avaler des millions de fans idiots, une espèce que l’on trouve à foison aux Etats-Unis et que l’on commence à trouver aussi en Europe. Le mauvais goût n’ayant pas de frontières, Avatar a devant lui un empire potentiel à conquérir avec son métal désormais devenu aussi ridicule que les gros cirques représentés par Sabaton, Powerwolf ou Five Finger Death Punch. Cet album arrivait quand même à mettre le mot ʺkingʺ dans tous les titres et se voulait pompeux et arrogant à souhait, comme une sorte de tentative désastreuse de copier le grand System Of a Down.

Dernier avatar, si l’on ose dire, pour Avatar : ce live à Paris qui retrace la prestation du groupe à l’édition du Download Festival 2018 en France. Johannes Eckerström (chant), Jonas Jarlsby (guitare), Henrik Sandelin (basse), Tim Öhrström (guitare) et John Alfredsson (batterie) sont ici en territoire conquis, faisant les paons devant un public en hypnose adorative. Les versions des récents albums qui sont proposées ici revêtent une emphase ampoulée qu’on ne trouve pas sur les disques originaux. Le chant est particulièrement atroce sur les premiers titres, avant de se rétablir vers quelque chose de plus audible, toutes proportions gardées. On notera aussi l’humour involontaire de l’introduction, où un type introduit Avatar en français au public parisien et lui demande de faire silence car le roi arrive sur scène. En France, les rois, on les décapite alors il serait bien difficile de faire taire un public qui n’attend que de se déchaîner pour ce concert d’Avatar.

Avatar avait déjà réussi à se mettre à dos son public primordial, celui des années death metal de 2002-2009. Il est maintenant en train de décevoir son public de deuxième génération qui voyait encore dans les albums de 2012-2016 des interprétations intéressantes du filon nu-metal/groove metal. Si maintenant, il doit y avoir une troisième vague de fans amateurs de pomp rock et de métal bon marché pour arènes, libre à eux. Et quand Avatar va se mettre à faire du disco rap pour rincer encore plus les poches d’un public toujours plus gros, que penseront-ils?

Le groupe :

Johannes Eckerström (chant)
Jonas Jarlsby (guitare)
Henrik Sandelin (basse)
Tim Öhrström (guitare)
John Alfredsson (batterie)

L’album :

Intro
Statue of the king (album ʺAvatar countryʺ, 2018)
Let it burn (album ʺBlack waltzʺ, 2012)
Paint me red (album ʺBlack waltzʺ, 2012)
Bloody angel (album ʺHail the Apocalypseʺ, 2014)
For the swarm (album ʺFeathers and fleshʺ, 2016)
Tower (album ʺHail the Apocalypseʺ, 2014)
The eagle has landed (album ʺFeathers and fleshʺ, 2016)
Smells like a freakshow (album ʺBlack waltzʺ, 2012)
The king welcomes you to Avatar country (album ʺAvatar countryʺ, 2018)
Hail the apocalypse (album ʺHail the Apocalypseʺ, 2014)

https://www.facebook.com/avatarmetal/

Pays: SE
Century Media
Sortie: 2019/05/17

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