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ASPHODEL WINE – Slowdance macabre

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En étudiant la signification de ce nom Asphodel Wine, on trouve deux sources, d’ailleurs liées entre elles. L’asphodèle est une plante méditerranéenne que les anciens Grecs utilisaient pour fleurir la tombe de leurs défunts, d’où la seconde source des prés de l’Asphodèle, région des enfers où se tenait le palais d’Hadès et de Perséphone, les princes des enfers grecs, et où les âmes de ceux qui n’avaient fait ni bien ni mal dans leur vie terrestre restaient à végéter sans but. Le purgatoire, en quelque sorte.

Ces références finement lettrées ne pouvaient avoir été comprises que par des musiciens eux-mêmes dotés d’une certaine finesse. Et en effet, on peut dire que Zachary Livingston (Minsk) et Sarah Pendleton (Ketamine Kurtainz, Subrosa) ne sont pas les premiers gros routiers bas du front venus dans le monde du rock. D’un côté, nous avons un membre d’un des plus fameux groupes américains de sludge metal atmosphérique et de l’autre une violoniste ayant officié dans Subrosa, un groupe de doom metal de Salt Lake City.

Zachary Livingston et Sarah Pendleton se rencontrent en 2015, au cours de la tournée américaine de Cult Of Luna où Minsk et Subrosa assurent les premières parties. Les deux se découvrent des points communs en musique et enregistrent en 2018 cet album ʺSlowdance macabreʺ qui finit par trouver refuge chez le label Consouling Sounds en 2020. Ne me demandez pas pourquoi le duo Asphodel Wine a passé autant de temps à se trouver un label, c’est d’autant moins compréhensible que ce disque est très intéressant.

Le violon de Sarah Pendleton et la voix grave de Zachary Livingston trouvent ici un terrain d’entente où va se développer un rock à la fois progressif, folk, parfois heavy mais toujours habité par une profondeur sonore captivante. Des comparaisons ont été avancées avec Nick Cave, Ulver ou Mark Lanegan mais il ne faudrait pas non plus négliger une certaine influence issue des Flower Kings et, plus loin dans le temps, de ce groupe anglais sous-estimé qu’était String Driven Thing.

Le duo développe ses ambiances à la fois calmes et inquiétantes sur des chansons aux durées conséquentes, puisqu’on repère deux titres de plus de sept minutes et un de plus de neuf minutes. Voilà un terreau idéal pour étirer en longueur des mélodies progressives, très anglaises dans l’esprit et finalement assez intemporelles puisqu’on pourrait estampiller sans problème ce disque comme venant directement du fond des années 70. Le choix de quelques morceaux supérieurs aux autres est assez difficile car chacune de ces chansons possède d’incontestables qualités en termes de construction d’atmosphères envoutantes et de mélancolie automnale. Il faut quand même signaler que les deux derniers titres ʺSlowdance macabreʺ et ʺDark Side Of The Meowʺ sont des pièces de choix pour achever un album très cohérent dans sa construction et possédant une gradation dans la montée en émotion. À découvrir.

Le groupe :

Zachary Livingston (guitare, chant, batterie, basse)
Sarah Pendleton (chant et violon)

L’album :

ʺNo Deeper Redʺ (7:40)
ʺReap Thy Hesitationʺ (5:33)
ʺRomanticideʺ (5:14)
ʺDevil’s Last Hurrahʺ (6:18)
ʺIncorporealʺ (5:24)
ʺThe Worst Wayʺ (6:39)
ʺSlowdance Macabreʺ (9:24)
ʺDark Side Of The Meowʺ (7:53)

https://www.facebook.com/asphodelwine/

Pays: US
Consouling Sounds
Sortie: 2020/10/30

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