ARTILLERY- Fear of Tomorrow (1985)
1985 : le heavy metal se répand sur toute la planète, tout au moins la partie sur laquelle on a le droit d’en écouter. On ne parle donc pas ici de l’Europe de l’Est, de l’Amérique du Sud (encore aux mains de certaines dictatures galonnées) ou de l’Afrique (où le métal ne prendra jamais racine) mais on reste concentré sur l’Europe de l’Ouest et particulièrement ici sur le Danemark, où à la suite des pionniers de Mercyful Fate, quelques groupes vont décider de s’engouffrer dans la vague thrash metal. Oh, ils ne sont pas nombreux à l’époque, les groupes de thrash metal danois. Mais il y en a un qui va marquer les esprits, c’est Artillery. Ce combo au nom fort bien porté va contribuer à répandre sur les chères têtes blondes vivant de Copenhague jusqu’à Odensee le message du heavy metal de la troisième génération, celui né du mariage des premiers combos fondateurs du genre (Black Sabbath, Judas Priest…) et des groupes de la New Wave Of British Heavy Metal du début des années 80, aboutissant logiquement à la percée des groupes de thrash américains des années 1982-83, Metallica, Anthrax, Slayer et Megadeth en tête.
Artillery voit le jour en juin 1982 à Taatstrup, une banlieue de Copenhague où le batteur Carsten Nielsen et le guitariste Jørgen Sandau ont l’habitude d’assister aux répétitions de Mercyful Fate. Le métal brut et satanique du groupe de King Diamond inspire ces deux zouaves qui veulent faire encore plus fort. Le nom du groupe qu’ils créent s’appelle Artillery en souvenir du morceau ʺHeavy artilleryʺ qui figure sur l’album ʺFilth hounds of Hadesʺ du groupe anglais Tank, autre grande figure de la New Wave Of British Heavy Metal. Avec le recrutement du chanteur Per Onink, du bassiste Morten Stützer et de son frère guitariste Michael Stützer, Artillery est sur les rails et sort les premières démos ʺWe are the deadʺ (1983), et ʺShellshockʺ puis ʺDeeds of Darknessʺ en 1984. Avec l’arrivée de Flemming Rönsdorf au chant en 1985, le groupe est en mesure de sortir son premier album ʺFear of darknessʺ cette même année. C’est cet album qui fait l’objet d’une réédition par le label Dissonance Productions, occasion de vous parler des débuts de la carrière d’Artillery, histoire de rappeler de bons souvenirs à la vieille garde des métalleux des Eighties et de faire comprendre aux jeunes générations qu’il y a autre chose du le metalcore dans la vie.
Sorti sur le mythique label Neat Records (Raven, Atomkraft, Venom…) ʺFear of tomorrowʺ réunit tous les bons ingrédients du thrash metal classique des années 80. Outrance sonore, solos charcutiers, chant d’ours en rut, rapidité des rythmiques et imaginaire guerrier, tout fait de cet album un classique du heavy metal scandinave des premiers temps. Dans le genre, Artillery rivalise sans problèmes avec ses contemporains germaniques de chez Kreator, Destruction ou les Suisses de Coroner. Du côté suédois, on a du mal à trouver immédiatement des groupes aussi brutaux dans les années 1984-85. Les contemporains de Torch ou 220 Volts restent encore assez mélodiques, jusqu’à ce que Bathory ne déclenche enfin la division du heavy metal en sous-paroisses death et black à partir de 1986. Donc, en 1985, Artillery a parfaitement les coudées franches pour asséner un métal d’une brutalité et d’une authenticité exemplaires (ʺTime has comeʺ, ʺThe eternal warʺ, ʺDeeds of darknessʺ).
Ce premier album d’Artillery est donc un petit classique mais il n’est pas le seul. Nous aurons bientôt l’occasion de visiter l’album suivant ʺTerror squadʺ, également réédité par Dissonance Productions.
Pays: DA
Dissonance Productions
Sortie: 2019/02/22