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ARLETTE, Louis – Des ruines et des poèmes

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Après avoir longtemps hanté l’ombre des studios en tant que producteur, Louis Arlette se décide à écrire et interpréter ses propres chansons. Et il fait tout cela très vite puisque ʺDes ruines et des poèmesʺ est déjà son deuxième album, suivant un ʺSourire carnivoreʺ tout juste sorti en 2018.

On repère la trace de Louis Arlette en 2007, au moment où ce jeune producteur entame une collaboration fidèle avec le groupe électro-pop français Air. Puis il allonge son CV avec des collaborations pour le compte d’artistes français (Jean-Paul Goude, Carla Bruni, Charles Berling) ou étrangers (Colin Greenwood de Radiohead, par exemple). Propriétaire de son studio d’enregistrement Le Bruit Blanc, Louis Arlette participe en 2011 à un concert hommage au Velvet Underground à la Cité de la Musique à Paris, en compagnie du producteur de Radiohead Nigel Godrich, de Colin Greenwood, des Hot Rats et de Nicolas Godin, membre d’Air.

C’est dans son propre studio du Bruit Blanc que Louis Arlette enregistre les synthétiseurs et les claviers qu’il assure lui-même. Côté batterie, c’est Olivier Ferrarin qui s’y colle, accompagnant Philippe Paradis (guitare) et Arnaud Giroux (basse). Des parties d’orgue captées à l’église Sainte Elisabeth de Hongrie à Paris sont jouées par Christophe d’Alessandro et Louis Arlette, avec un enregistrement signé Alix Ewald. Citons également Yves Jaget qui enregistre les instruments, hormis les synthés qui sont gérés par Philippe Paradis.

On le voit, il y a du monde sur le coup pour ce disque finement travaillé et doté d’une clarté sonore remarquable. Sur des ambiances alliant synth pop et new wave, Louis Arlette chante des textes intenses, exprimant le fond de ses émotions et de ses angoisses. Tout cela déroule gentiment autour de la première personne du singulier quand soudain, une chanson se distingue avec des paroles bien plus cyniques et puissantes. C’est une reprise de Jacques Brel, ʺJe suis un soir d’étéʺ, qui rappelle qu’on peut difficilement faire mieux que le grand Jacques en matière de textes. L’erreur de Louis Arlette est d’avoir placé ce joyau de la chanson francophone au milieu de son album, ce qui risque de sécher l’auditeur et de le rendre ensuite imperméable à sa sensibilité propre. Mais ce risque est écarté grâce à la néanmoins très bonne tenue des textes de Louis Arlette, qui crache aussi son petit fiel (ʺJamaisʺ, ʺMédecineʺ) ou titille notre émotivité (ʺKheopsʺ, ʺLa sirèneʺ, ʺLe refugeʺ).

Entre Daho, Air ou Daniel Darc, Louis Arlette fait des débuts remarqués et son deuxième album pourrait bien être un ascenseur pour une notoriété méritée.

Pays: FR
Le Bruit Blanc
Sortie: 2019/03/15

https://www.facebook.com/louisarlette/

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