ALMØST HUMAN – XS2XTC
Etrange titre pour ce premier album des Suisses d’Almøst Human, un groupe qui a pris tout son temps pour débuter puisque cette formation existe en fait depuis les années 1990. A l’époque, Olivier Perdrizat (guitare) et Rosario Fullone (batterie) sont un peu hésitants sur la voie musicale à suivre et leur groupe entre peu à peu dans une léthargie avancée. Jusqu’en 2008 où Almøst Human est réactivé grâce à l’arrivée de Jan Peyer (basse) et du second guitariste Chris Matthey qui met ses talents de producteur au service d’un groupe qui va ainsi trouver ses marques sonores. Quand le chanteur Ben Pluss vient compléter la formation, Almøst Human est prêt à jouer ses cartes dans le grand casino du néo-métal.
Car c’est bien de néo-métal dont il s’agit ici, avec une profession de foi d’Almøst Human qui cherche son inspiration chez Korn, Rob Zombie, System Of A Down, avec un regard également porté vers Pantera, Machine Head ou Alice In Chains. Dans ce domaine, Almøst Human commet un premier EP ʺØʺ en 2012 avant de consolider sa notoriété locale. Le groupe passe en télé et en radio grâce à la complicité des comédiens Vincent Kucholl et Vincent Veillon, puis écrit la musique du premier album du duo métal Black Lion Genocide, originaire du Valais. C’est d’ailleurs avec ce groupe qu’Almøst Human joue sur la grande scène du festival Paleo en 2015.
Il était temps pour ce combo plein de promesses de sortir enfin un premier album. C’est chose faite avec ʺXS2XTCʺ qui livre quatorze chansons pour près d’une heure et vingt minutes de durée. On sent le groupe qui a eu le temps de mettre au point des chansons, au risque de surcharger sa première œuvre. Mais heureusement, l’ennui est exclu de ce disque qui rebétonne avec puissance les tympans de ceux qui avaient l’habitude d’écouter du néo-métal durant les années 90 et le début des années 2000. Almøst Human frappe fort et convainc sur d’excellents titres comme ʺSystem of beliefsʺ, ʺWarpigsʺ (qui n’est pas une reprise de Black Sabbath), un ʺChemical breakfastʺ plus subtil, un ʺDivine comedyʺ qui n’est pas sans rappeler Marilyn Manson ou le versatile ʺBaby gluedʺ.
En deuxième partie d’album, les hommes d’Almøst Human lâchent quelques morceaux plus longs (ʺBeloved petsʺ, ʺIn the name(s) of God(s)ʺ, ʺFucktory of illusionʺ) qui insistent davantage sur les interrogations existentielles que le groupe aime formuler dans ses textes. Car on ne parle pas ici de motos, de bière et de filles faciles, on se creuse le ciboulot sur les illusions que peuvent engendrer les croyances et les systèmes de pensée en tous genres. En guise de final, le groupe renoue avec la tradition du morceaux caché, cher aux groupes des années 90. Ici, le dernier titre ʺWelcome 2 Neverlandʺ ne tarde pas à laisser la place à un étrange carillonnage de cloches tibétaines, aux atmosphères totalement vaporeuses. Etrange final, étrange titre d’album mais pour le reste, Almøst Human tient solidement ses bottes cloutées dans la glaise d’un néo-métal classique et costaud.
Pays: CH
Fastball Music/Normosis Records
Sortie: 2019/02/01